Sommeil et HDL cholestérol

La privation de sommeil fait baisser le HDL-cholestérol

Vilma Aho et coll. Prolonged sleep restriction induces changes in pathways involved in cholesterol metabolism and inflammatory responses.Scientific Reports, published online 22 April 2016. doi:10.1038/srep24828

Plusieurs études ont, par le passé, montré que la privation de sommeil était un facteur de risque cardiovasculaire mais sans expliquer pourquoi. Une étude publiée dans Scientific Reports apporte un élément de réponse en montrant que cette privation de sommeil a un impact sur le profil lipidique, notamment en provoquant une baisse du HDL-cholestérol.

Pour en faire la démonstration, les auteurs ont emprunté deux voies. La première a consisté à suivre 21 volontaires sains, enrôlés pour passer 5 nuits consécutives dans un laboratoire permettant de suivre leur sommeil ; pour 14 de ces 21 participants, le sommeil était limité à 4 heures tandis que pour les 7 autres, la durée était illimitée. A partir des échantillons sanguins prélevés sur ces 21 personnes, les auteurs montrent que la privation de sommeil non seulement modifie le profil lipidique, notamment par le biais d'une baisse de l'expression des gènes codant pour les lipoprotéines, mais s'accompagne aussi d'une inflammation systémique.

La seconde voie empruntée par les chercheurs a été de recourir aux data de deux études épidémiologiques menées au sein de la population finlandaise, la Dietary, Lifestyle and Genetic determinants of Obesity and Metabolic syndrome (DILGOM) study, et la Cardiovascular Risk in Young Finns Study (YFS), soit une population de 2 739 participants. En analysant les données déclaratives de l'ensemble de ces participants à propos de leur sommeil, les auteurs remarquent que ceux déclarant ne pas dormir suffisamment ont une moindre expression des gènes codant pour les lipoprotéines. Et au final, une corrélation a pu être établie là aussi entre privation de sommeil et baisse du HDL-cholestérol.

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