Leptine et risque de diabète chez les enfants
Le risque pour une mère d'avoir des enfants diabétiques passe par la leptine
Source : Cell reports. avril 2016/ Communiqué de l'Inserm, 12 mai 2016
http://www.cell.com/cms/attachment/2051448978/2059333133/mmc2.pdf
Selon une étude franco-américaine, un taux élevé de leptine pendant la grossesse pourrait constituer un facteur de risque de diabète de type 2 chez l'enfant.
On savait que le surpoids et l'obésité de la mère pendant la grossesse étaient associés à un risque plus important que l'enfant développe ultérieurement un diabète de type 2. Mais les mécanismes de ce phénomène n'étaient, jusqu'à présent pas élucidés. Une équipe de chercheurs franco-américaine (unité 1172 Inserm/université de Lille et une équipe l'Hôpital pour enfants de Los Angeles) a mené des travaux chez la souris et vient de montrer que la leptine jouerait un rôle majeur dans ce phénomène.
En effet, le contrôle de la glycémie est notamment placé sous un double contrôle : celui du système nerveux autonome qui innerve les îlots bêta du pancréas chargés de produire l'insuline, et celui de la leptine sécrétée par les cellules adipeuses. Les chercheurs viennent de démontrer qu'il existe une interaction entre ces deux systèmes : le développement prénatal de l'innervation du pancréas est influencé par la leptine. Ainsi, lorsque le fœtus est exposé à des niveaux élevés de leptine pendant la période où se développent les fibres nerveuses concernées (fibres parasympathiques), la qualité du réseau nerveux formé est moins bonne et le contrôle de la glycémie perturbé.
Dans leurs travaux, les chercheurs ont montré que le processus reliant le système nerveux au pancréas se déroule autour du 12ème jour de gestation. Pour analyser le rôle de la leptine, ils en ont injecté une dose supraphysiologique au 12ème jour de gestation, directement dans le cerveau des fœtus : "Cette unique injection centrale a un effet permanent sur le pancréas, que la souris soit normale ou génétiquement modifiée, rapporte Sébastien Bouret qui a dirigé l'étude. La leptine provoque une altération de la croissance des neurones dans le tronc cérébral qui relie le pancréas au système nerveux central. En conséquence, le nombre de fibres nerveuses formées et la qualité de régulation de la glycémie sont insuffisants. Cet effet apparait permanent : il n'existe pas de mécanisme compensatoire ultérieur. La leptine a donc un impact fort au moment du développement embryonnaire."
Si de telles données sont retrouvées chez l'humain, "les femmes pourraient être sensibilisés à ce facteur de risque, comme elles le sont aujourd'hui pour le tabac et l'alcool. Des recommandations pourraient inciter celles souffrant d'obésité, ou en fort surpoids, à perdre du poids avant d'entreprendre une grossesse, pour favoriser la qualité du métabolisme chez leurs futurs enfants".
Ces données doivent cependant, dans un premiers temps être vérifiés chez l'homme.