Poudre nasale de glucagon et diabète
Poudre nasale de glucagon : une alternative prometteuse au glucagon intramusculaire chez les jeunes diabétiques de type 1
1. Reckels M.R. et al. T1D exchange intranasal glucagon for treatment of insulin induced hypoglycemia in adults with type 1 diabetes : a randomized, crossover non inferiority study. Diabetes Care 2016 ; 39 : 264-270.
2. Sherr J.L. Glucagon nasal powder : a promising alternative to intramuscular glucagon in youth with type 1 diabetes. Diabetes Care 2016 ; 39 : 555-562.
Le traitement de l'hypoglycémie sévère en dehors de l'hôpital est limité à l'injection intramusculaire de glucagon qui nécessite une reconstitution avant son injection. La recherche concernant une administration intranasale de glucagon remonte à de nombreuses années. Alors que des études portant sur un petit nombre de volontaires diabétiques de type 1 donnaient des résultats positifs, cette forme d'administration n'a jamais été commercialisée.
Une nouvelle poudre sèche de glucagon, dispensée par un appareil facile à utiliser, a été essayée chez l'adulte diabétique de type 1 : l'étude a montré qu'une dose de 3 mg de glucagon intranasal était aussi efficace qu'une injection de glucagon intramusculaire pour corriger une hypoglycémie induite par l'insuline (1).
L'étude, présentée dans le dernier numéro de Diabetes Care, a porté sur 48 sujets âgés de 4 à 17 ans, diabétiques de type 1 qui ont mené l'étude dans 7 centres cliniques (2). Les participants dans les 2 cohortes les plus jeunes (4 à 8 ans et 8 à 12 ans) étaient assignés de manière randomisée à recevoir soit 2, soit 3 mg de glucagon intranasal dans 2 sessions séparées ou à recevoir une dose intramusculaire de glucagon adaptée au poids. Les participants, âgés de 12 à 17 ans, recevaient 1 mg de glucagon intramusculaire ou 3 mg de glucagon intranasal. Dans cette étude, la glycémie était progressivement diminuée par une majoration des doses d'insuline de manière à obtenir une glycémie < 0.80 g/l, le glucagon étant donné dés que ce seuil était atteint.
Toutes les administrations intramusculaires et 58 des 59 doses intranasales de glucagon ont permis une remontée de la glycémie de plus de 0.25 g/l entre le nadir et les 20 minutes suivantes. Le pic de glycémie et le pic de glucagon sont survenus au même moment après administration de glucagon intramusculaire ou intranasal. La survenue de nausées a été observée chez 67 % des patients après injection intramusculaire et chez 42 % après administration intranasale (p = 0.05). L'efficacité et la sécurité des doses de 2 et de 3 mg par voie intranasale étaient équivalentes dans la cohorte la plus jeune.
Les résultats de cette étude de phase 1, pharmacocinétique et pharmacodynamique, confirment donc l'efficacité potentielle d'une poudre de glucagon administrable par voie nasale plutôt que par voie intramusculaire pour traiter les hypoglycémies chez des enfants et des adolescents diabétiques de type 1, de manière similaire à ce qui a été observé chez l'adulte. Compte tenu de la fréquence similaire et transitoire des effets secondaires observés après des doses de 2 ou 3 mg de glucagon intranasal dans les 2 cohortes les plus jeunes, il est probable qu'une seule dose intranasale de 3 mg soit appropriée chez les enfants et les adolescents.