Aménagement urbain et obésité/diabète

Si l'aménagement urbain favorise la marche, la prévalence du surpoids, de l'obésité et du diabète diminuera

Creatore M.I. et al. Association of neighborhood walkability with change in overweight, obesity and diabetes. JAMA 2016 ; 315 : 2211-2220.
Rundle A.G. et Heymsfield S.B. Can walkable urban design play a role in reducing the incidence of obesity-related conditions ? Editorial.JAMA 2016 ; 315 : 2175-2177.

Les taux d'obésité et de diabète ont augmenté de manière importante ces dernières années sans que l'on sache réellement le rôle que peut avoir l'urbanisation.

L'étude menée par une équipe canadienne et publiée dans le JAMA a examiné si des quartiers urbains dans lesquels il était possible de marcher facilement avaient une augmentation moindre des prévalences du surpoids, de l'obésité et du diabète en comparaison de quartiers où il était plus difficile de marcher. La possibilité de marcher dans le quartier était dérivée d'un index validé avec des scores allant de 0 à 100, les scores les plus élevés indiquant la possibilité de marche la plus importante. Les voisinages étaient classés en quintiles depuis le quintile le plus bas jusqu'au quintile le plus élevé en termes de possibilité de marche.

Sur les 8 777 quartiers d'Ontario, au Canada, analysés, l'index médian de possibilité de marche était de 16.8, allant de 10.1 dans le quintile 1 à 35.2 dans le quintile 5. Les caractéristiques des personnes résidant dans ces quartiers étaient généralement similaires à travers les quartiers. Toutefois, les taux de pauvreté étaient supérieurs dans les zones où il était facile de marcher en comparaison des zones où cela était difficile. En 2001, la prévalence ajustée du surpoids et de l'obésité était inférieure dans le quintile 5 en comparaison du quintile 1 (43.3 % versus 53.5 % (p < 0.001). Entre 2001 et 2012, la prévalence a augmenté dans les quartiers où il était le plus difficile de marcher (changement absolu = 5.4 % ; IC 95 % = 2.1-8.8 %) dans le quintile 1 ; 1.67 % (2.3-11.3 %) dans le quintile 2 et 9.2 % (6.2-12.1 %) dans le quintile 3. La prévalence du surpoids et de l'obésité n'a pas changé de manière significative dans les zones où il était facile de marcher (2.8 % ; -1.4 % à 7 %) dans le quintile 4 et 2.1 % (-1.4 % à 5.5 %) dans le quintile 5. En 2001, l'incidence ajustée du diabète était inférieure dans le quintile 5 en comparaison des autres quintiles et a diminué en 2012 passant de 7.7 à 6.2 pour 1 000 personnes dans le quintile 5 et 8.7 à 7.6 dans le quintile 4. Au contraire, l'incidence du diabète ne s'est pas modifiée significativement dans les zones où il était moins facile de marcher (-0.65 dans le quintile 1, -0.5 dans le quintile 2 et -0.9 dans le quintile 3). Les taux d'utilisation de la marche ou de la bicyclette et des transports publics étaient significativement supérieurs et celui de l'utilisation de la voiture significativement inférieur dans le quintile 5 en comparaison du quintile 1 même si la fréquence de la marche et de l'utilisation du vélo a augmenté de manière modeste de 2001 à 2011 dans les zones où il est le plus facile de marcher. L'activité physique de loisir, le régime et le tabagisme n'ont pas varié en fonction des possibilités de marche.

En conclusion, en Ontario au Canada, des possibilités supérieures de marche dans l'environnement urbain sont associées à une diminution de la prévalence du surpoids et de l'obésité et une diminution de l'incidence du diabète entre 2001 et 2012.

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