Diabète gestationnel et complications périnatales

Diabète gestationnel : confirmation de l'association linéaire entre la glycémie et la plupart des complications périnatales

Farrar D. et al. Hyperglycaemia and risk of adverse perinatal outcomes : systematic review and meta-analysis. BMJ 2016 ; 354 : i4694.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27624087

Le diabète gestationnel est associé à une augmentation du risque de toute une série de complications périnatales et peut affecter la santé de la mère et de son enfant, à long terme.

Le traitement semble réduire le risque de ces complications mais le seuil optimal de glucose définissant le diabète gestationnel reste mal connu. Les seuils publiés pour la glycémie à jeun ou la glycémie après charge en glucose pour le diagnostic de diabète gestationnel sont basés sur les résultats d'une étude multicentrique qui a considéré comme critères d'évaluation le poids en fonction de l'âge gestationnel, l'augmentation de l'épaisseur du pli cutané à la naissance et une mesure du C peptide dans le sang du cordon. Cependant toutes les autres complications survenant au moment de la naissance et considérées comme pouvant être importantes comme l'induction du travail ou le taux de césarienne ou les hypoglycémies néonatales, ou encore la dystocie des épaules ou la nécessité d'une prise en charge de l'enfant en soins intensifs n'ont pas été prises en compte.

Afin d'évaluer l'association entre la glycémie maternelle et les complications périnatales chez les femmes ayant un diabète gestationnel ou un diabète préexistant à la grossesse et afin de déterminer les seuils à risque, une revue systématique avec méta-analyse des études prospectives des cohortes et des bras témoins des études randomisées a été menée. 23 études publiées et 2 données de cohorte individuelle ont été incluses permettant un suivi de 207 172 femmes.

Les auteurs ont trouvé une association positive et linéaire entre le taux de césarienne, le taux d'induction de travail, le taux de macrosomie, le taux de dystocie des épaules, d'une part et toutes les expositions au glucose dans toute la distribution des glycémies d'autre part. Il n'y avait pas clairement d'argument pour un effet seuil. En général, les associations étaient plus fortes avec la glycémie à jeun que qu'avec la glycémie post-charge. Par exemple, les odds ratios pour un poids de l'enfant supérieur à l'âge gestationnel étaient de 2.15 (IC 95 % : 1.6 à 2.91) pour une augmentation d'1 mmol de la glycémie à jeun et de 1.2 (1.13 à 1.28) pour une augmentation d'1 mmol de la glycémie 2 heures après 75 g de glucose. Il y avait une hétérogénéité entre les études.

Cette revue avec méta-analyse confirme donc l'association linéaire progressive entre la glycémie à jeun et la glycémie après charge en glucose tout au long de la distribution de la glycémie d'une part et d'autre part la plupart des complications périnatales de la grossesse, incluant en particulier le taux de césarienne, le taux de dystocie des épaules ou le taux d'hypoglycémie néonatale ou d'induction du travail. Il s'agit maintenant de mener des travaux de recherche sur le coût/efficacité de l'application de différents seuils de glucose pour le diagnostic de diabète gestationnel en considérant toutes ces événements périnataux. 

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