Sédentarité et coût de santé
Une analyse globale mesurant le poids économique majeur de la sédentarité
Ding D. et al. The economic burden of physical inactivity : a global analysis of major non-communicable diseases. Lancet 2016 ; 388 : 1311-24.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27475266
La pandémie de sédentarité est associée à toute une série de maladies chroniques et de décès prématurés. Alors que le poids en termes de santé est assez bien documenté, le poids économique de cette inactivité physique reste mal quantifié à un niveau global.
Ceci a conduit une équipe australienne et américaine à calculer les coûts de santé directs, la perte de productivité et les années de vie ajustées au handicap attribuables à cette inactivité physique et cela à partir des données recueillies dans 142 pays représentant 93.2 % de la population mondiale. Toutes ces données ont été estimées pour les maladies coronaires, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type 2, le cancer du sein et le cancer du côlon dans leur part attribuable à l'inactivité physique.
D'après cette étude, l'inactivité physique coûte chaque année aux systèmes de santé, à travers le monde, 53.8 milliards de dollars dont 31.2 milliards sont payés par le secteur public, 12.8 milliards par le secteur privé et 9.7 milliards par les ménages. De plus, les décès liés à l'inactivité physique contribuent à 13.7 milliards de perte de productivité et sont responsables de 13.4 millions d'années de vie ajustées au handicap à travers le monde. Les pays riches supportent une plus large proportion des coûts économiques (80.8 % des coûts de santé et 60.4 % des coûts indirects) alors que les pays pauvres ou les pays en voie de développement ont des proportions supérieures de poids en termes de santé (75 % des années de vie ajustées au handicap).
En conclusion, en complément de la morbidité et de la mortalité prématurée, l'inactivité physique est responsable d'un coût économique majeur, raison supplémentaire pour rendre prioritaire la promotion de l'activité physique régulière dans le monde entier afin de réduire les maladies non transmissibles.