Obésité et dépression

 

 

 

Obésité : les discriminations liées au poids pèsent sur l'humeur

Robinson Eric et coll. Perceived weight discrimination mediates the prospective relation between obesity and depressive symptoms in U.S. and U.K. adults. Health Psychology 2017 ; 36 : 112-121

De nombreuses études ont établi un lien entre obésité et dépression, les personnes obèses étant plus sujettes à la dépression que les personnes de poids normal ou en léger surpoids. Comment expliquer ce lien ? S'agit-il d'un lien organique ou bien s'agit-il des conséquences de l'image que la personne obèse a d'elle-même, ou encore les conséquences du regard de l'autre ou bien encore les discriminations liées au poids vécues au jour le jour par les personnes obèses ? Pour répondre à ces interrogations, on pourra lire l'article en libre accès de Eric Robinson et coll., publié dans la revue Health Psychology.

Les auteurs ont travaillé sur des échantillons d'adultes (âge > 50 ans) américains et britanniques participant à une étude parmi les 3 sélectionnées (n=20.286 personnes). Les discriminations étaient évaluées à l'aide d'un autoquestionnaire dans lequel il était demandé aux participants s'ils vivaient au quotidien des situations telles que :
• Être traité avec moins de courtoisie, moins de respect ;
• Bénéficier d'un accueil, d'un service de moindre qualité dans un magasin ou un restaurant ;
• Avoir le sentiment d'être menacé, d'être harcelé ;
• Estimer être moins bien pris en charge par les acteurs de santé ;
• Avoir le sentiment d'être jugé a priori comme intellectuellement peu performant.

Quand des situations de ce type étaient déclarées, il était demandé à la personne à quoi elle les rattachait, à son poids ou à un autre facteur. Enfin, l'humeur des personnes interrogées était évaluée à partir des symptômes perçus la semaine précédente tels que sentiment de tristesse, d'apathie ou de solitude, joie de vivre, envie d'entreprendre.

Le suivi confirme le fait que les obèses dont l'IMC est supérieur à 35 ont un risque augmenté de présenter des symptômes dépressifs. Mais cette étude apporte une nouvelle donnée en estimant à 31% le surcroît de risque de dépression directement imputable aux discriminations liées au poids. Ce surcroît de risque était plus important chez les femmes obèses que chez les hommes obèses.

 

 

 

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