Diabète et risque de dépression

Le risque de dépression augmente avec l'ancienneté du diabète selon une courbe en J
Osvaldo P. Almeira. Duration of diabetes and its association with depression in later life: The Health In Men Study (HIMS). Maturitas, article mis en ligne le 11 janvier 2016.

La prévalence de la dépression est plus élevée au sein de la population diabétique qu'en population générale, sans que pour autant une relation causale entre diabète et dépression soit établie. Dans cette étude portant sur 5462 hommes âgés de 70 à 89 ans, les auteurs établissent l'existence d'une relation en J entre l'ancienneté du diabète et la dépression.

Réalisée par une équipe de l'école de psychiatrie et de neurosciences de l'université de Perth en Australie, cette étude a permis d'isoler au sein de cette population 976 cas de patients dépressifs (n=353, soit 6.5%) ou ayant connu par le passé un antécédent dépressif (n=623, soit 11.4%). L'existence d'un diabète (glycémie à jeun > 7 mmol/L ou 126mg/dL, consommation d'insuline ou d'antidiabétiques oraux) était corrélée au risque de dépression avec un odds ratio (OR) égal à 1.49 (IC 95% 1.25 – 1.76) chez les patients déprimés, égal à 1.94 (1.15 – 2.48) chez les patients avec un antécédent dépressif.

Les résultats confirment ceux d'études antérieures mais révèlent l'existence d'une courbe en J entre l'ancienneté du diabète et le risque dépressif. Ainsi l'OR est-il de 1.92 (1.44 – 2.54), 1.56 (0.89 – 2.75), 2.49 (1.16 – 5.32) et 3.13 (1.28 – 7.63) selon que l'ancienneté du diabète est inférieure à 10 ans ou comprise entre 10 et 19.9 ans, 20 et 29.9 ans ou supérieure ou égale à 30 ans.

L'association entre les deux pathologies est atténuée après analyse des facteurs confondants, notamment les habitudes hygiéno-diététiques dont le tabagisme, mais la courbe en J perdure.

 

 

 

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