Stéatose hépatique et analogues du GLP1
Le Liraglutide serait efficace contre la stéato-hépatite non alcoolique (NASH)
Amstrong M.J. et al. Liraglutide safety and efficacy in patients with non-alcoholic steatohepatitis (LEAN) : a multicenter, double-blind, randomised, placebo-controlled phase 12 study. Lancet 2016 ; 387 : 679-90.
Les analogues du GLP1 sont bien sûr très utilisés dans le diabète de type 2. On connaît également leur effet sur le foie, dans des modèles murins de stéatose hépatique, où ils diminuent la stéatose hépatique et les concentrations des enzymes hépatiques ainsi que l'insulinorésistance.
Si ces médicaments sont très utiles dans le diabète de type 2, leur efficacité chez les patients ayant une NASH n'est pas connue. Ceci a donc amené une équipe britannique à mettre en place un essai multicentrique, en double insu, randomisé versus placebo, de phase 2, afin d'évaluer l'efficacité du liraglutide administré par voie sous cutanée (1.8 mg par jour) en comparaison d'un placebo, chez des patients qui étaient en surpoids et avaient une stéato-hépatite non alcoolique (NASH). Le critère d'évaluation primaire principal était la résolution des signes de NASH sans aggravation de la fibrose à la biopsie hépatique. Entre 2010 et 2013, 26 patients ont été assignés de manière randomisée au groupe liraglutide et 26 au groupe placebo.
Neuf des 23 patients qui recevaient le liraglutide (39 %) et qui ont eu une biopsie hépatique de fin de traitement ont eu une résolution de leurs critères de NASH à la biopsie hépatique en comparaison de 2 (9 %) des 22 patients du groupe placebo (risque relatif = 4.3 ; IC 95 % = 1.0–17.7 ; p = 0.019). Deux (9 %) des 23 patients du groupe liraglutide versus 8 (36 %) des 22 patients du groupe placebo ont progressé vers la fibrose (risque relatif = 0.2 ; 0.1–1 ; p = 0.04). La plupart des effets secondaires étaient faibles à modérés, transitoires et équivalents dans les deux groupes de traitement à l'exception des troubles gastro-intestinaux présents chez 21 (81 %) des 23 patients du groupe liraglutide et chez 17 (65 %) des 22 patients du groupe placebo, avec des diarrhées (38 % dans le groupe liraglutide et 19 % dans le groupe placebo), une constipation (27 % dans le groupe liraglutide et aucune dans le groupe placebo) et une perte d'appétit (31 % dans le groupe liraglutide versus 8 % dans le groupe placebo).
Le liraglutide est donc un médicament bien toléré qui semble conduire à une résolution histologique de la NASH, ce qui justifie donc la mise en place d'études à long terme plus importantes.