Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (encore appel glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie.
Les aliments sont composés de lipides (graisses), protides (comme la viande) et glucides (sucres, féculents). Ce sont eux qui fournissent l’essentiel de l’énergie dont a besoin le corps pour fonctionner, passent dans l’intestin, puis rejoignent la circulation sanguine.
Quand on mange, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose. Le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie. Les cellules bêta du pancréas, regroupées en amas appelés îlots de Langerhans, secrètent de l’insuline. L'insuline permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme : muscles, tissus adipeux, et le foie où il va pouvoir être transformé et stocké.
Ainsi la glycémie peut augmenter légèrement, puis revenir à un taux normal et le glucose être converti en réserves et en énergie. Chez les personnes atteintes de diabète, ce système ne fonctionne pas.
Examen et diagnostic : comment savoir si on a du diabète ?
Prise de sang pour le dosage de la glycémie
Un dosage de la glycémie est pratiqué en laboratoire : un diabète est avéré lorsque la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1.26 g/l, à deux reprises ou égale ou supérieure à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée.
Les deux types de diabète
On distingue principalement deux types de diabète : le diabète de type 1 qui touche 10 % des diabétiques. Le diabète de type 2 qui en touche 85%. Les autres types de diabète concernent les 5 % restants.
Le glucose est la principale source d'énergie de l'organisme. Le glucose présent dans le sang provient :
des aliments contenant des glucides (sucres des aliments) ingérés au moment des repas du foie.
Le foie produit du sucre à partir des glucides qu'il a stocké au moment du repas et à partir d'autres nutriments comme les lipides (graisses) ou les protéines.
La glycémie à jeun est avant tout le reflet de la production du sucre par le foie, après les repas elle reflète surtout de la quantité de glucides contenus dans le repas.
On parle de diabète lorsque la glycémie à jeun dépasse 1,26 g/l. Un tel taux n'occasionne le plus souvent aucun symptôme, mais peut avoir à long terme des conséquences graves pour la santé.
Une augmentation de la glycémie est causée par un manque ou une insuffisance d'action de l'insuline.
L'insuline est une hormone fabriquée par le pancréas qui est situé dans l'abdomen derrière l'estomac, c'est le principal facteur permettant de réguler la glycémie. L'insuline permet au glucose de rentrer dans les cellules, elle agit au niveau d'un récepteur comme une clef dans une serrure. Normalement dès que la glycémie augmente de l'insuline est sécrétée par le pancréas.
Dans le diabète de type 1, le pancréas cesse de produire de l'insuline.
Dans le diabète de type 2, il y a à la fois un défaut d'action de l'insuline et un manque d'insuline. Ces deux phénomènes s'associent dans des proportions variables selon le stade de la maladie.
Pour connaître la valeur de la glycémie on peut faire un dosage au laboratoire ou la mesurer à partir d'une goutte de sang prélevée sur un doigt à l'aide d'un lecteur de glycémie.
Pour surveiller l'équilibre du diabète votre médecin demandera (tous les 3 mois environ) un dosage de l'hémoglobine glycosylée (HbA1c) qui est le reflet de l'équilibre sur les 2 mois précédents.
L'obtention d'un bon équilibre glycémique est un élément essentiel, mais n'est pas le seul objectif du traitement.
le diabète de type 1
le diabète de type 2
le diabète gestationnel
1- Diabète de type 1
Maladie auto-immune, le diabète de type 1 est anciennement appelé diabète insulino-dépendant (DID). Il est habituellement découvert chez les sujets jeunes : enfants, adolescents ou adultes jeunes.
Les causes d'apparition de la maladie ne sont toujours pas claires. Certains scientifiques pensent que le diabète de type 1 est une maladie génétique qui a pour conséquence l'attaque de certaines cellules du pancréas. D'autres pensent qu'un virus peut être à l'origine de la maladie et inciterait le système immunitaire à attaquer le pancréas.
Comme les cellules du pancréas qui secrètent normalement l'insuline sont détruites, une personne atteinte de diabète de type 1 devra recevoir de l'insuline toute sa vie, grâce à des injections par stylo ou une pompe à insuline.
Les symptômes sont évidents : soif intense, urines abondantes, amaigrissement rapide.
2- Diabète de type 2
Le pancréas continue à secréter de l'insuline mais l'organisme y est devenu résistant. Il touche en général les personnes en surpoids lorsqu'elles commencent à prendre de l'âge. Bien qu'il soit également appelé "diabète de la maturité", le diabète de type 2 est de plus en plus fréquent chez les enfants et les jeunes adultes à cause du mode de vie actuel (manque d'exercice, nourriture trop riche...).
Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des sujets génétiquement prédisposés. Sournois et indolore, le développement du diabète de type 2 peut passer longtemps inaperçu : on estime qu’il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic.
Le diabète de type 2 est ainsi souvent considéré comme une maladie liée au style de vie. Cependant l'âge joue un rôle important, tout comme l'hérédité. Une personne dont un des parents développe un diabète de type 2 est davantage susceptible de faire un diabète de type 2.
Le diabète de type 2 se soigne par une alimentation équilibrée, de l'exercice physique et des médicaments (anti diabétiques oraux). Dans certains cas, l'injection d'insuline devient nécessaire.
3- Diabète gestationnel
Il s'agit d'une maladie que les femmes peuvent contracter au cours du 2ème trimestre de leur grossesse (environ 5 % des femmes enceintes). Contrairement aux diabètes de type 1 et 2, le diabète gestationnel disparaît après la naissance du bébé.
Lorsqu'une femme souffre de diabète gestationnel au cours de sa grossesse, elle est plus susceptible d'en souffrir à nouveau lors de sa prochaine grossesse et elle est exposée à un risque plus élevé de développer un diabète de type 2 par la suite. Plus une femme est enceinte à un âge avancé, plus le risque de développer un diabète gestationnel au cours de sa grossesse est élevé.
Selon la définition de l’OMS* : «le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.»
Au Maroc, le diabète gestationnel a tendance à augmenter et touche plus de 6%* des femmes enceintes.
Dans la majorité des cas, le diabète gestationnel disparaît après la grossesse. Il réapparaitra à l’occasion d’une grossesse ultérieure, de même qu’il peut aussi entraîner un diabète de type 2 quelques années plus tard, d’où l’importance du suivi après la grossesse des femmes ayant développé un diabète gestationnel.
- Amaigrissement
- Soif intense et exagérée
- Besoin fréquent d’uriner
- Fatigue anormale
- Appétit augmenté
- Infections traînantes ou répétées
- Démangeaisons
- Troubles de la vue
- Signes évoquant une atteinte des artères ou des nerfs par le diabète.
Devant la présence de sucre dans les urines découvert lors d’un bilan :
- De santé
- En médecine scolaire
- En médecine du travail ou d’embauche
- Pour le service militaire
Mais aussi chez des sujets :
- Ayant des antécédents familiaux de diabète
- Ayant une obésité
- Ayant une hypertension artérielle
- Ayant une hyperlipidémie
- Ayant certaines maladies du foie, du pancréas, des glandes ou des maladies génétiques (cirrhose, pancréatite, hyperthyroïdie, mongolisme)
- Chez des femmes ayant mis au monde des enfants de plus de 4 kgs.
Autres circonstances particulières :
- Choc émotionnel
- Grossesse
- Certaines maladies infectieuses : oreillons, grippe
- Prise de médicaments : pilule, corticoïdes
- Interventions chirurgicales, traumatisme
Dans le cas du diabète de type 1, en général les symptômes cliniques sont au premier plan et entrainent la consultation rapide chez le médecin. Le diagnostic ne tarde pas à être porté et le traitement insulinique institué. En cas de retard diagnostic, le pronostic vital est menacé et il n’est pas rare de voir des décompensations diabétiques aigües annonçaient un diabète méconnu ou négligé.
Diabète de type 2
A l’inverse, le diabète de type 2 est diagnostiqué souvent tardivement. Certains travaux suggèrent que le diabète de type 2 existe depuis 10 ans en moyenne lorsque le diagnostic est porté. Ce retard est associé à une importante prévalence des complications puisqu’au moment du diagnostic, 50% des patients présentent au moins une complication.
La question que l’on est amené à se poser est : Les patients identifiés et traités précocement ont ils un meilleur pronostic ? Oui, selon les résultats des données des grandes études internationales, les patients diagnostiqués avec une glycémie plus faible avaient moins de complications au moment du diagnostic. De plus et comparativement aux patients ayant une glycémie élevée au moment du diagnostic, les patients diagnostiqués avec la glycémie la plus basse ont une réduction du risque de :
mortalité,
d’infarctus du myocarde,
d’atteinte microvasculaire
de pathologie vasculaire périphérique.
Ces données suggèrent qu’un diagnostic réalisé avec une glycémie plus basse, et donc probablement plus précocement dans l’évolution du diabète, est associé à un pronostic favorable. Ces résultats soulignent aussi l’importance de programmes de dépistage du diabète de type 2.
Le glucose (sucre présent dans le sang) se fixe sur l'hémoglobine. Cette protéine présente dans les globules rouges est responsable de la couleur rouge du sang, son rôle est de transporter l'oxygène des poumons jusqu'aux tissus. La durée de vie d'un globule rouge est de 120 jours, lors d'une prise de sang il y a un mélange de jeunes et de vieux globules avec une durée de vie moyenne de 60 jours ce qui permet de connaître rétrospectivement l'équilibre sur 2 mois. Plus la glycémie était élevée, plus le taux d'hémoglobine glycosylée (HbA1c) sera haut. Le dosage n'est pas standardisé c'est à dire que la valeur peut varier modérément d'un laboratoire à l'autre, le plus souvent la norme est comprise entre 4 et 6%.
C'est le dosage de référence pour juger de l'équilibre du diabète, c'est avec cet indice qu'il a été démontré qu'en améliorant l'équilibre il était possible de prévenir ou de stopper l'évolution des complications oculaires, rénales et neurologiques. Il doit être pratiqué tous les 3 mois.
Un des objectifs du traitement dans le diabète est de normaliser la glycémie. L'objectif optimal est d'obtenir une HbA1C inférieure à 7%, voire à 6,5%. A ce niveau, en l'absence d'effet secondaire le traitement est adapté.
Si sur deux dosages consécutifs l'HbA1c est comprise entre 6,6 et 7,5% une modification du traitement peut être envisagée. Votre médecin envisagera avec vous les causes possibles, les avantages te les inconvénients d'une modification de votre traitement. Pour une HbA1c supérieure à 7,5% une modification du traitement est recommandée. Ces objectifs doivent êtres individualisés en fonctions de nombreux facteurs : âge, présence de complications, état psychologique du patient, préparation ou grossesse en cours, …
Plus le niveau de l'HbA1c est élevé plus le risque de développer des complications est important. Quelque soit le niveau de départ, toute amélioration de l'HbA1c, même minime, réduit le risque de développer ou d'aggraver ces mêmes complications. La survenue des complications ne dépend pas que de l'équilibre glycémique, d'autres facteurs (tabagisme, pression artérielle, cholestérol,…) ont une grande importance.
Ce traitement se fera par injection, et sera continu et permanent, le pancréas ne retrouvant pas sa capacité de production d’insuline.
Dans le cas du diabète de type 2, le recours à l’insuline est nécessaire dans certains cas, avec une administration soit transitoire soit définitive selon les situations.
L’insuline ne peut être administrée par la bouche car elle est détruite dans le tube digestif.
Sites d’injection pour l’insuline
Il est recommandé:
D’injecter l’insuline dans certaines zones.
• Abdomen sauf à proximité immédiate du nombril (>1cm)
• Bras : face antéro-externe
• Cuisse face antéro-externe
• Fesse : quadran supérieur-externe
De réaliser une rotation entre les différentes zones mais aussi au sein d’une même zone d’éviter de piquer deux fois de suite au même endroit (respecter un espace d’1cm dans toutes les directions).
D’utiliser une longueur d’aiguille adaptée. L’injection doit être faite dans le tissu sous-cutané profond mais pas dans le muscle.
D’éviter :
- Les zones qui présentent des lipodystrophies (bosse ou creux liés a une répartition anormale de la graisse) dans lesquelles l’absorption de l’insuline est aléatoire. Ce risque est accru en cas d’injection répétée au même endroit.
- L’abdomen en fin de grossesse.
Il faut savoir que la vitesse d’absorption de l’insuline peut varier :
- Selon la région : abdomen> bras > cuisse > fesse
- Cette différence est moins nette avec les analogues rapides de l’insuline qu’avec l’insuline rapide habituelle. Néanmoins, cela explique que l’on recommande de privilégier l’abdomen lors des injections d’insuline rapide et les cuisses ou les fesses pour les injections d’insuline d’action plus longue. De même il est préférable de garder une même zone pour une injection réalisée à un même moment de la journée.
- Est augmenté si on réalise l’injection dans un membre qui réalise un exercice (éviter la cuisse avant d’aller courir ou de monter à vélo).
Conservation de l’insuline
Que ce soit à la maison ou en voyage, les patients sous insuline s'interrogent souvent sur les conditions dans lesquelles ils doivent conserver leur insuline.
La règle à mémoriser est simple :
- Les flacons, cartouches ou stylos jetables en réserve doivent êtres conservés au réfrigérateur
- Les flacons, cartouches ou stylos jetables entamés doivent êtres conservés à température ambiante.
D’autres conseils sont importants à retenir :
- En dehors des patients qui ont de très petits besoins d'insuline (<10 Unités / jour) la dégradation de l'insuline à température ambiante est, le plus souvent, trop lente pour avoir des conséquences.
- L'insuline craint beaucoup plus le gel que la chaleur, elle doit donc être gardée au réfrigérateur avec les boissons ou les légumes. Pour la même raison, l'insuline ne doit pas voyager au contact de la glace dans une glacière ou dans la soute de l'avion car les températures peuvent y être négatives. Il faut aussi être prudent l'hiver en gardant l'insuline dans une poche intérieure du manteau ou un endroit relativement tiède.
- L'insuline craint les chaleurs élevées et la lumière. Il ne faut donc pas laisser le flacon entamé derrière une fenêtre, sur la table du jardin, près du radiateur ou d’une source de chaleur. Par contre même en vacances au camping, en voyage à la mecque ou ailleurs, il n’est pas nécessaire de disposer obligatoirement d’un réfrigérateur, puisque même en période de grosses chaleurs, il est peu probable que plus de 5% de l'insuline ne soit dégradés en 3 semaines. Il suffit de mettre à l'abri le flacon d’insuline dans une trousse ou un tiroir loin des sources directes de chaleur.
- Au changement de flacon, de cartouche, ou de stylo jetable. Il est recommandé de le sortir la veille, l'injection sera plus agréable et en injectant toujours l'insuline à la même température, on limitera un facteur de variabilité dans son absorption.
- Enfin il ne faut pas oublier pas que toutes les insulines à longue durée d'action doivent êtres agités au moins 10 fois avant l'injection, de haut en bas jusqu'à complète homogénéité.
Dans la prévention et le traitement du diabète, l’alimentation occupe un rôle central. Les effets bénéfiques d'une alimentation équilibrée sur la santé et le diabète (glycémie et équilibre glycémique) sont scientifiquement prouvés. Pour les diabétiques, manger équilibré n’est pas seulement bénéfique mais c’est aussi indispensable !
Les aliments contiennent en proportion variable des éléments nutritifs (nutriments) nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme.
De quoi se compose notre alimentation ?
Les fruits et les légumes, par exemple, contiennent des glucides (sucres) en plus ou moins grande quantité, quelques protéines (protides) en très faible quantité, des vitamines, des minéraux, des antioxydants et peu ou pas de graisses (lipides). D'autres aliments ne contiennent que des glucides (le sucre en morceau) ou que des lipides (les huiles).
Aujourd’hui, notre rapport à la nourriture a beaucoup changé. Notre alimentation est de plus en plus riche en graisse et en sucre (gâteaux, patisserie, sodas,...). De plus, nous mangeons de plus en plus vite, des plats de plus en plus préparés, en oubliant que c'est l'alimentation qui nous apporte énergie et nous maintient en vie.
La cuisine marocaine, est pleine de saveurs, de couleurs et d'ingrédients divers. C'est sous cet angle possible de la variété, de la découverte et du plaisir, que passe aussi la connaissance de son alimentation. Hygiène alimentaire et prévention ne veut pas dire forcément privation…
Savoir ce que l'on mange
Sans être un expert en diététique, le diabétique doit avoir une bonne connaissance de l'alimentation :
les qualités et les défauts des aliments, de tel ou tel ingrédient...
les taux de glucides (la quantité de glucides contenu),
les apports caloriques et les équivalences entre les produits courants
l'index glycémique, c'est-à-dire la vitesse de passage du sucre dans le sang (même s'il varie selon plusieurs facteurs : type d'aliment, cuisson, accompagnement, moment de la prise...).
Il existe, par exemple, plusieurs types de glucides et de lipides.
Les glucides peuvent être différenciés en glucides simples, qui passent vite dans le sang : le sucre, les produits au goût sucré... Et les glucides complexes qui passent lentement dans le sang. Ils sont dits à index glycémique faible, car ils ne font pas beaucoup monter la glycémie, ce sont les féculents et particulièrement ceux qui sont riches en fibres comme les légumes secs : lentilles, haricots blancs...
Pour les graisses (lipides), les acides gras dit "insaturés" (souvent d'origine végétale ou présents dans les poissons comme : la sardine, le maquereau...) sont à privilégier sur les acides gras saturés souvent d'origine animale (beurre, fromages, crème, viande, oeufs...). Les premiers contiennent pour certains des omega 3 qui protègent contre les maladies cardiovasculaires. Tandis qu'en trop grande quantité et étalés sur plusieurs années, les seconds sont néfastes pour les artères, d'autant que ces graisses animales sont souvent riches en cholestérol.
Qu'est-ce qu'une alimentation équilibrée ?
Une alimentation équilibrée est composée en proportion suffisante de :
graisses ou "lipides" : 30 à 35% de l'apport calorique global (à titre de comparaison, l’alimentation actuelle est plutôt entre 35 et 45%).
de protéines ou "protides" : 12 à 15% (alimentation actuelle : entre 12 et 20%).
de sucres ou "glucides" : 50 à 55% (alimentation actuelle : entre 40 et 45%).
et doit contenir des vitamines, des minéraux et des fibres.
L'étiquetage et les informations sur les produits de grande consommation ont beaucoup progressé dans ce sens depuis quelques années. Il existe aussi des grilles par catégorie d'aliment qui servent d'aide mémoire et que l'on peut garder avec soi. Demandez conseil à votre médecin ou à un diététicien.
Les grandes règles de l'alimentation sont :
ne pas sauter de repas, manger à heure fixe
éviter les sucreries et les aliments trop riches qui ne sont d’ailleurs bons pour personne, diabétique ou pas
manger des glucides à chaque repas (pain, féculents, fruits….)
éviter la surconsommation de graisses (fromage, viande, œufs, saucisses, crème fraîche, beurre, huile……..)
pour les personnes ayant des traitements pouvant induire des hypoglycémies, avoir toujours avec soi des aliments permettant de les corriger.
chez les patients diabétiques de type 2, une perte de poids même modeste améliorent l'équilibre glycémique de façon notable.
équilibrer ses menus avec des aliments variés
commencer la journée par un bon petit déjeuner
- boire de l'eau en quantité suffisante tout au long de la journée...
- éviter le grignotage et faire attention aux excès lors des repas de fêtes ou d’occasion.
Un repas équilibré devrait comporter un aliment de chaque groupe soit :
1 légume vert cru ou cuit pour les fibres et vitamines
1 viande maigre, poisson, poulet sans peau ou œuf, pour les protéines
1 féculents et/ou pain pour les glucides
1 produit laitier pour le calcium
1 fruit pour les glucides, fibres et vitamines
Selon les habitudes alimentaires et le mode de vie de chaque patient ceci est adaptable, mais il est souhaitable de manger au moins un aliment de chacun de ces groupes par jour, pour le respect de l'équilibre alimentaire.
Le fractionnement alimentaire ou la prise de collation peut être proposé et adopté par les diabétiques mais ce n'est pas une obligation. Ceci doit tenir compte des objectifs glycémiques, de l'équilibre du diabète (HbA1c), du traitement et surtout des possibilités et habitudes de chacun.
Notion d’index glycémique
Pendant très longtemps, les glucides ou hydrates de carbone étaient communément classés en deux classes :
Les sucres rapides ou simples: fruits, sucre pur et dérivés, boissons sucrées... réputés alors comme hyperglycémiantLes sucres lents ou sucres complexes (amidon) : céréales et dérivés, tubercules, légumineuses... connus alors comme étant faiblement hyperglycémiant
Aujourd’hui, il est établi que la glycémie n'est pas toujours dépendante de la structure des glucides, c’est à dire qu'un sucre simple n'est pas forcément " rapide " et qu'un amidon n'est pas forcément " lent ". En effet, c’est plus que la structure simple ou complexe des glucides, c'est la nature même des sucres qui les composent qui détermine l'effet sur la glycémie.
L'aliment qualifié de référence, qui fait le plus monter la glycémie, est le glucose auquel l'index glycémique 100 est attribué, en fonction de son effet mesuré sur la glycémie, chaque aliment courant a un index glycémique déterminant son pouvoir hyperglycémiant, exprimé en pourcentage par rapport au glucose.
L'index glycémique d'un même aliment peu varier selon son mode de cuisson, son mode de conservation, etc....
Exemple d'index glycémiques d'aliments courants :
Dates, Glucose :100
Pomme de terre au four, baguette : 90
Bonbons gélifiés- Corn flakes, frites : 80
Ananas, soda, sucre Riz blanc, pain blanc, pain complet, croissant : 70
Banane, kiwi, glace, miel -Riz brun, maïs, pop corn, chips :60
Carottes, petits pois, raisin, chocolat -Pain noir, haricots blancs : 50
Pomme, orange, pêche, prunes Pâtes : 40
Abricot, pamplemousse, lait -Haricots rouges, lentilles : 30
Cerise : 20
Cacahuètes : 10
A condition de suivre quelques conseils simples pour limiter les dégâts, surtout si votre travail vous oblige à déjeuner quotidiennement hors de votre domicile, comme c’est le cas aujourd’hui pour de très nombreuses personnes. Manger au restaurant une fois de temps en temps ne pose pas de problèmes particuliers. Il suffit de compenser cette sortie par un ou plusieurs repas plus légers à la maison. Profiter d’un moment festif et convivial fait partie des plaisirs de la vie et c'est parfaitement compatible avec une maladie chronique.
En revanche, si le restaurant fait partie du quotidien et que ces repas sont incontournables d’un point de vue professionnel, il faudra être plus attentif. Quel que soit le mode de restauration choisi, des règles simples vous permettront de composer des menus diététiquement « corrects » et gourmands.
Adopter de bons réflexes au restaurant, c’est :
Eviter les boissons sucrées et les apéritifs et/ou les nutriments trop gras tels que cacahuètes ou chips.
Opter pour des formules simples de type « plat + dessert » ou « entrée + plat » ou ne pas hésiter à partager un plat avec son voisin si le restaurant est réputé pour ses portions généreuses.
Boire en priorité de l’eau à table.
Manger lentement, en profiter pour déguster et discuter avec ses voisins de table.
Ne pas tomber dans le piège de la corbeille à pain, que ce soit pour attendre les plats ou pour saucer à la fin…
Retourner régulièrement au même endroit pour se familiariser avec le personnel et le sensibiliser à vos besoins (sans sucre ajouté, sauce à part, etc…
Se méfier des restaurants « bon marché » où bien souvent les plats sont trop riches en graisses afin de masquer une qualité organoleptique moyenne.
Apprendre à décrypter les menus : frit, mariné, pané, sauté, crémeux, feuilleté… sont des termes qui sous-entendent une grande quantité de graisse.
Ne pas hésiter à demander au serveur de quoi est composé le plat précisément, puis choisir en conséquence.
Restaurant marocain, français, italien, chinois, indien, mexicain ou le traditionnel « fastfood », l’offre commerciale est de plus en plus variée. Par conséquent on peut se faire plaisir de temps en temps, sans risque pour sa santé. Il est surtout important de bien choisir dans chacun d’entre eux les plats les plus appropriés en termes : d’apports nutritionnels, de coût et de saveur.
Quels sont les bienfaits de l'activité physique sur le diabète ?
Les bienfaits sont nombreux :
• réduction de la glycémie (amélioration de l'insulino sensibilité)
• baisse de la pression artérielle
• diminution des graisses abdominales
• diminution du mauvais cholestérol (LDL)
• augmentation du bon cholestérol (HDL)
• sensation de bien être et amélioration du psychisme
Des bénéfices sur le long terme
Pendant un exercice physique, pour répondre à la demande en énergie et en oxygène des muscles, le coeur active sa pompe et envoie le sang dans les artères et les vaisseaux. L'augmentation du débit sanguin dilate les vaisseaux, entraînant une "oxygénation" du corps et des organes. Si elle est régulière, cette opération contribue à maintenir l'élasticité des artères, elle permet une bonne irrigation des organes.
En pratiquant une activité physique régulière, on maintient le muscle du coeur (et l'organisme tout entier) dans un entraînement régulier. Entraîné, le coeur a un meilleur rendement. Il est plus efficace, bat plus lentement (les grands sportifs ont un pouls à 45 - 50 battements par minute), se fatigue moins et s'adapte mieux aux demandes de l'organisme.
De plus, lors d'un exercice physique, une quantité importante de sucre est brûlée par le muscle, l'action de l'insuline s'en trouve améliorée.
Quels types d'activité physique ?
Aucune pratique sportive n'est en théorie interdite, et certains diabétiques sont des sportifs de haut niveau. Mais tout le monde n'a pas la même constitution !
Certaines activités seront à éviter ou à privilégier en fonction de votre profil. C'est une question de bon sens. N'hésitez pas à en parler avec votre médecin.
D'une manière générale, on recommande les activités douces ou d'endurance dans lesquelles les muscles ont toujours assez d'oxygène pour brûler le glucose : natation, gymnastique, marche soutenue (30 minutes entre 4 et 6 km/h)...), footing, vélo, etc. Le tennis où le football, en revanche, demandent des efforts parfois brutaux et obligent l'organisme à aller au bout de lui-même (on parle d'exercice en anaérobie, car il n'y a plus assez d'oxygène pour brûler le sucre).
Règles de sécurité
Il reste que toute activité physique ou sportive n'est pas sans danger. Il faut se préparer à la reprise de l'exercice physique ou à la pratique d'un nouveau sport. Ce qui compte, c'est le plaisir, la régularité et le respect de quelques règles simples. Celles que vous transmet votre médecin, comme par exemple de vérifier sa glycémie avant, pendant et après l'effort, d'avoir du sucre sur soi en permanence; d'adapter son alimentation et ses doses d'insuline en fonction de l'activité choisie, etc. Et celles de tout exercice physique en général : bien s'échauffer, s'arrêter progressivement, s'hydrater, s'étirer...
Après l’âge de 50 ans, ou après 20 ans de diabète, si vous êtes sédentaire, il faut faire un bilan médical préalable avant de reprendre une activité physique ou sportive importante.
Activité physique et prévention des hypoglycémies
Le diabète ne doit pas être un obstacle pour pratiquer régulièrement de l'exercice physique. Néanmoins il faut connaître les risques liés à l'activité physique pour en apprécier pleinement les bénéfices : réduction du risque de maladies cardiaques et vasculaires, bien-être, intégration sociale, …
Que l'on soit diabétique de type 1 ou de type 2, le principal risque lors de la pratique du sport est l'hypoglycémie. Au cours de l'exercice, le muscle consomme du glucose et, en l'absence de diabète, la production d'insuline baisse rapidement autorisant une production de sucre par le foie qui maintient la glycémie normale. Chez les patients diabétiques qui prennent des sulfamides hypoglycémiants ou de l'insuline, cette régulation normale de la production d'insuline est modifiée par le traitement et la glycémie chute rapidement. Il est difficile de trouver l'équilibre entre l'intérêt d'une telle baisse de la glycémie et le risque de présenter un malaise hypoglycémique.
Pour prévenir ces hypoglycémies vous pouvez :
- En cas d'exercice programmé :
• Chez les diabétiques sous insuline, il faut réduire la dose d'insuline qui précède l'exercice. Cette diminution doit surtout porter sur la dose d'insuline rapide. Elle est d'autant plus importante que l'exercice est réalisé à proximité de l'injection d'insuline et qu'il est intense ou prolongé
• .Chez les diabétiques sous sulfamides hypoglycémiants, il faut réduire la dose au repas précédent (le plus souvent de 50%).
- En cas d'exercice programmé et prolongé associer une prise régulière de glucides selon l'évolution de vos glycémies capillaires (le plus souvent 30 grammes par heure). - En cas d'exercice non programmé prendre une collation avant le début de l'exercice .- Surveiller régulièrement vos glycémies capillaires y compris après l'exercice car le risque d'hypoglycémie persiste plus de 12 heures après la fin de celui-ci car l'organisme reconstitue ses réserves. En cas d'exercice réalisé dans l'après-midi il peut être utile de réduire la dose d'insuline ou de sulfamide du soir pour réduire le risque d'hypoglycémie nocturne. Une glycémie au coucher est recommandée avec la prise d'une collation si la glycémie est basse.
À l'opposé l'exercice peut augmenter le risque d'hyperglycémie avec cétose. Si votre glycémie est haute avant le début de l'exercice cela indique que vous manquez d'insuline. Dans ce cas, le sport ne fait pas baisser mais monter la glycémie. Vous devez donc différer la séance de sport si votre glycémie est supérieure à 2,5 g/l. Il faut recherche de l'acétone et éventuellement faire un supplément d'insuline associé à la prise d'une collation.
En cas de complication (cardiaque, rétinienne sévère, trouble important de la sensibilité des membres inférieurs) vous devez prendre les conseils de votre médecin pour choisir le type d'activité appropriée.
Enfin certains sports sont fortement déconseillés aux patients diabétiques, la plongée sous-marine, le parachutisme, l'escalade,… car une hypoglycémie pourrait avoir d'importantes conséquences.
Le meilleur surveillant du diabète est le patient lui-même. Ceci est aujourd’hui un grand acquis grâce à l’éducation du diabétique. En effet, lui seul peut adapter son traitement au jour le jour. La surveillance repose sur des contrôles de glycémie sur sang capillaire au bout du doigt faite par le patient lui même ou par son entourage. Les recherches de sucre et d'acétone dans les urines présentent aussi leur intérêt car ces paramètres renseignent sur la fonte des lipides (lipolyse) et donc sur le risque d'acidocétose (acétonurie) en cas d’hyperglycémie sévère supérieur à 3 g/l.
L'auto surveillance de la glycémie est la méthode idéale grâce aux progrès récents: autopiqueurs, bandelettes, lecteurs électroniques.
Les stylos autopiqueurs permettent, avec une douleur très atténuée, l'obtention d'une goutte. Le patient se pique de préférence au niveau doigts sur les faces latérales peu innervées. La goutte se sang est ensuite déposée sur une bandelette. Différents lecteurs électroniques sont disponibles. Ils permettent de déterminer automatiquement la glycémie à partir de la couleur de la bandelette.
Réalisation pratique de l'auto surveillance
Le contrôle des glycémies avant le repas est le plus important. Le contrôle post prandial (après les repas) permet de réguler l’insuline rapide administrée avant les repas. Le nombre de contrôles quotidiens est fonction du nombre d'injections d'insuline et des objectifs glycémiques.
Adaptation des doses d'insuline
Avec l’aide de l’équipe soignante, le patient doit être capable, à partir des taux de glycémie capillaire, de modifier les doses d'insuline qu'il doit s'injecter. Il doit analyser l'évolution des glycémies sur un créneau horaire de la veille pour déterminer la dose d'insuline à injecter le jour même. Il doit néanmoins tenir compte de la glycémie au moment de l'injection pour moduler un peu la dose prévue.
Cette éducation fait partie du rôle de l'équipe médicale. Elle doit être personnalisée en fonction du patient, de son âge, de son contexte socioéconomique et psychologique, de l’existence ou non de complications et du type de traitement prescrit.
Enfin, il faut souligner que chaque patient est un cas particulier et qu’il doit suivre scrupuleusement les conseils de son médecin traitant.
Le diabète type 2 qui représente plus de 95% des cas de diabète, peut être prévenu par des moyens simples.
Il est scientifiquement prouvé que les personnes à risque qui pratiquaient 30 minutes par jour d’activité physique et qui avaient réussi à perdre de 5 % à 7 % de leur poids diminuaient de 58 % leur risque de devenir diabétique.
Il est important de savoir que l’excès de poids a pour effet de faire augmenter les besoins en insuline et de surmener le pancréas. C’est par l'indice de masse corporel (IMC) qu'on détermine le poids santé d'une personne. Il ne s’agit pas de viser un poids santé à tout prix, mais une perte de poids de 5 % à 10 % en 6 mois permet déjà d’obtenir d’importants bénéfices sur la santé.
En effet, une alimentation saine et variée aide à maintenir un poids santé. Elle permet aussi de maintenir une glycémie relativement stable tout au long de la journée, de même qu’une bonne tension artérielle.
Pour ce faire, il est important d’accorder plus de place aux légumes, féculents et salades, viandes blanches et poissons, produits laitiers et leurs dérivés ainsi qu’aux fruits. Il faut suivre autant que possible 3 repas par jour à des heures régulières, évitez les fritures, les excès de gras animal, et de sucres ajoutés.
Oui, toutes les complications du diabète, fonctionnelles et/ou vitales avec leurs conséquences socioprofessionnelles et économiques dramatiques ne constituent plus une menace comme par le passé, car elles peuvent être prévenues si une prise en charge précoce et structurée de la maladie diabétique est assurée.
En effet, le bon contrôle de la maladie (auto surveillance et auto contrôle glycémique..), la lutte contre les facteurs de risque (Hypertension artérielle, hyperlipidémie, tabagisme, obésité, sédentarité), la mise en place de programmes éducatifs et le suivi des mesures hygiéno-diététiques dans le cadre d’une prise en charge organisée du diabète a permis de réduire de façon importante l’intensité et la sévérité des complications, le coût de la maladie et améliorer le confort quotidien du diabétique.
Dans ce cadre, le rôle de l’éducation, de l’information et de la formation du diabétique et de son entourage sont essentiels pour améliorer les résultats et réduire les risques métaboliques et vasculaires. Les objectifs précis en fonction de chaque patient, la qualité de la relation soignant - soigné et le climat de sécurité et de confiance mis en place et développé sont indispensables pour sensibiliser et motiver le diabétique.
Ce n’est donc que par une participation active et un suivi rigoureux que le diabétique peut espérer ne plus courir de risques graves et surtout évitables. C’est la raison pour laquelle, l’éducation et l’information du diabétique sur sa maladie doit être considérée et à juste titre comme l’un des piliers les plus importants pour le traitement et la prise en charge du diabète dans notre pays.
FAUX !
Contrairement à d'autres maladies chroniques, le diabète ne peut pas être transmis à une autre personne comme le serait un virus. La seule transmission possible à une autre personne est par voie génétique, d'un parent à son enfant.
Idée reçue n° 2 : « Elle est diabétique parce qu’elle est en surpoids »
FAUX !
Certains pensent que seules les personnes en surpoids souffrent de diabète. Il est vrai qu'elles sont plus susceptibles de souffrir de diabète de type 2 ou de diabète gestationnel, mais un diabète de type 2 peut également être diagnostiqué chez des personnes qui présentent un léger surpoids et ne font pas de sport ou même chez des gens qui mangent de manière équilibrée. Pour les personnes atteintes de diabète de type 1, le poids n'a aucun rapport avec le déclenchement de la maladie.
Idée reçue n° 3 : «Tu es diabétique parce que tu as mangé trop de sucreries»
FAUX !
Certains pensent que l'on devient diabétique en mangeant trop de sucre ou de bonbons. C'est faux car toute la nourriture que nous ingérons, notamment le pain et les pâtes, est transformée en glucose au cours de la digestion.
1- Peut-on avoir des enfants quand on est une femme diabétique ?
Sauf exceptions (rétinopathie, hypertension sévères...), il n’y a aucune contre-indication aujourd’hui pour les femmes diabétiques à avoir des enfants. Il y a encore une vingtaine d’années, le corps médical ne les encourageait guère, ou alors dans des conditions très restrictives : avant 25 ans, 1 seul enfant, accouchement avec césarienne obligatoire...
Grâce à l’autosurveillance glycémique et les nouvelles insulines, beaucoup de choses ont changé.
Mais attention, vouloir un enfant quand on est diabétique (type 1 ou 2) et avoir une grossesse, cela se prépare, avant même la conception ! C’est pourquoi on dit d’une grossesse diabétique qu’elle dure 12 mois. 3 mois avant, pendant la grossesse et jusqu’à l’accouchement, il faut être dans un processus qui maximise les conditions de sécurité pour la mère et l’enfant.
2- Quels sont les risques de transmission du diabète de la mère à l’enfant ?
Le problème d’une éventuelle transmission de la maladie inquiète les femmes diabétiques. C’est la première question à laquelle une jeune femme pense quand elle devient diabétique.
L’hérédité est faible pour le diabète de type 1, de l’ordre de 3 à 4%. Elle est plus forte pour le diabète de type 2 : de l’ordre de 30 à 40%. D’où la nécessité de surveiller l’enfant, particulièrement quand il aura atteint l’âge adulte pour lui inculquer d’emblée de bonnes habitudes hyginéno-diététiques.
3- Les fluctuations de la glycémie pendant la grossesse diabétique
1- La grossesse : une situation diabétogène
La grossesse est par nature diabétogène, à tel point qu’elle peut déclencher un diabète temporaire dit « gestationnel » chez les femmes qui ne sont pas diabétiques, ou révéler un diabète ancien passé inaperçu. La grossesse soumet l’organisme à des fluctuations de glycémie avec des effets de déséquilibre glycémique dangereux pour la mère diabétique et le fœtus.
2- Variations des besoins en insuline chez la femme enceinte diabétique
Bien que chaque cas soit différent, des tendances se dessinent. Le 1er trimestre est souvent marqué par des hypoglycémies avec des effets rebonds (de nouvelles hormones se mettent en route, les nausées perturbent les repas...). Le troisième trimestre (assez brutalement vers le 6ème mois) se traduit souvent par des besoins en insuline multipliés parfois par 2 qu'il faut compenser par des injections d'insuline pour que les glycémies restent normales. Dans les toutes dernières semaines, c'est l'inverse, les besoins en insuline peuvent baisser un peu : en cause le vieillissement du placenta et une consommation sans doute plus importante du glucose par le bébé.
3- La grossesse diabétique : une grossesse à risque
La grossesse diabétique et le diabète gestationnel sont donc des grossesses à risque. Elles exposent la mère et l’enfant aux mêmes complications : macrosomie (poids du bébé supérieur à 4kg) et à d’autres risques. La femme diabétique doit s’engager sur un processus de contrôle et de surveillance stricts de sa glycémie, avec une série d’examens renforcés qui faciliteront l’accouchement et permettront au bébé comme à la maman d’être en bonne santé.
4- Préparation et suivi de la grossesse diabétique
Plusieurs éléments garantiront une grossesse réussie pendant la période périnatale.
1- Suivi médical
Tout au long de la grossesse et en fonction des étapes, des rendez-vous et des examens réguliers sont à mener qui s'ajoutent au suivi classique de la femme enceinte.
Parmi les examens préalables, on peut citer :
- HbA1c < à 7% (avec un minimum d'hypo et d'hyperglycémies),
- un examen de fond d'œil à réaliser pour identifier toute rétinopathie débutante qui pourrait s'aggr
Il est souhaitable de repérer un service de néonatalogie (habitué au suivi des nouveaux nés des femmes diabétiques) et une maternité de niveau 2 (en cas de complications de la grossesse).
Pour un suivi optimal d'une grossesse diabétique, il est recommandé de s'entourer de spécialistes (gynécologue, diabétologue, échographiste...).
Dans les dernières semaines de la grossesse, des monitorings réguliers sont en général effectués, pour surveiller le rythme cardiaque de bébé. La fréquence varie beaucoup en fonction des services, d'une fois par jour à deux fois par mois, en fonction des résultats des examens précédents.
Le rythme et la pertinence des examens sont bien sûr différents pour chaque grossesse, mais aussi d'une maternité et d'un diabétologue à l'autre.
2- Alimentation pendant la grossesse diabétique
La surveillance du poids et de l'équilibre glycémique étant importante, l'apport calorique et le traitement doivent être adaptés à chaque profil. Diabétologue et diététicienne détermineront le bon régime alimentaire et les quantités de glucides au début et en fin de grossesse.
En général, les besoins nutritifs d'une femme enceinte sont les mêmes qu'une femme jeune en bonne santé : manger varié et équilibré. En début de grossesse, trois repas sont nécessaires, puis des collations entre les repas sont recommandées (le fractionnement) pour contrer les hyperglycémies post-prandiales.
Une supplémentation en vitamine B9 est conseillée, à voir directement avec le professionnel de santé qui suit la grossesse.
3- Le traitement
Le traitement sera éventuellement adapté ou modifié pour conserver l’équilibre de la glycémie (passage
à l’insuline pour les femmes diabétiques de type 2, utilisation temporaire d’une pompe à insuline, modifications des doses...) car les besoins en insuline augmentent beaucoup vers le sixième mois de la grossesse, pour quasiment doubler en fin de grossesse.
L'équilibre glycémique étant plus strict pour une grossesse diabétique, et les antidiabétiques oraux étant proscrits, l’insulinothérapie par injection (ou par pompe) est nécessaire. Par ailleurs, la pompe à insuline est très efficace pour lutter contre les fluctuations de la glycémie (voir supra).
4- La surveillance de la glycémie
La glycémie doit être équilibrée depuis au moins 3 mois avant la grossesse, elle doit le rester durant toute la grossesse (et même après !). La femme enceinte (non diabétique) est déjà en relative hy
poglycémie. Les objectifs chez la patiente diabétique seront donc d'autant plus stricts, ce qui impose une autosurveillance rapprochée avec 6 à 8 contrôles par jour.
5- Accouchement
Si le diabète de la maman est bien contrôlé, il n’y a pas de mesures particulières pour l’accouchement. Une échographie supplémentaire peut être réalisée en fin de grossesse pour contrôler la taille du bébé. L’accouchement peut-être cependant déclenché avant terme (dès lors que le corps médical considère la conception achevée).
Plusieurs risques motivent cette décision :
• risque d’augmentation du poids du bébé dans les dernières semaines de grossesse
• risques obstétricaux
• souffrance fœtale voire risque de mort in utero
Si les tentatives d’accouchement échouent, ou si le poids du bébé est déjà trop élévé (> à
4,250 kg), on a recours à une césarienne.
6- Après l’accouchement
Après l’accouchement, les hypoglycémies peuvent être fréquentes chez la mère : les besoins en insuline diminuent et l’allaitement consomme beaucoup de calories. Le risque principal pour le nouveau né est l’hypoglycémie qu’il faut surveiller dès les premières heures.
1- Risque d’hypoglycémie chez le nouveau né
Alors
que dans la vie in utero le bébé dépend de la glycémie de la maman via le cordon ombilical, après laaver pendant la grossesse. naissance, ce n’est plus le cas. Si en fin de grossesse, la mère est en hyperglycémie fréquente, par exemple, le bébé produit plus d’insuline pour compenser. Après l’accouchement, le pancréas hyperplasique du bébé va continuer à produire beaucoup d’insuline et le bébé risque alors l’hypoglycémie.
2- Surveillance du nouveau né
En règle générale, la surveillance du nouveau né d’une femme diabétique se fait tous les quarts d’heure la première heure, puis toutes les heures, puis toutes les trois heures pendant 48h, puis progressivement, 4 fois jour, puis 2 fois, etc (jusqu’au moment où ce n’est plus nécessaire).
Si les hypoglycémies persistent après ces premières mesures, le bébé devra être hospitalisé en service de néonatalogie et alimenté par sonde gastrique ou perfusion jusqu’au retour d’une glycémie satisfaisante.
7- Allaitement
Les bienfaits du lait maternel pour l’enfant sont connus. Les femmes diabétiques peuvent allaiter et même donner leur lait dans un lactarium d’autant que l’allaitement accroît la dépense énergétique et a un effet positif sur la perte de poids et l’équilibre glycémique de la mère.
Quelques recommandations cependant :
• être vigilant sur les hypoglycémies (qui peuvent être soudaines et violentes)
• se resucrer si elles surviennent pendant la tétée
• boire en abondance et augmenter votre apport calorique s’il n’existe pas de surpoids
pas de reprise de vos antidiabétiques oraux (ADO) et maintien de l’insuline pendant l’allaitement.
Selon la définition de l’OMS* : «le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.»
Au Maroc, le diabète gestationnel a tendance à augmenter et touche plus de 6%* des femmes enceintes.
Dans la majorité des cas, le diabète gestationnel disparaît après la grossesse. Il réapparaitra à l’occasion d’une grossesse ultérieure, de même qu’il peut aussi entraîner un diabète de type 2 quelques années plus tard, d’où l’importance du suivi après la grossesse des femmes ayant développé un diabète gestationnel.
Causes du diabète gestationnel
Comme pour le diabète, le diabète gestationnel est une intolérance aux glucides, c’est à dire un trouble de la régulation du glucose (glycémie) entraînant un excès de sucre dans le sang ou hyperglycémie chronique.
Sous le terme de diabète gestationnel, on regroupe deux populations différentes :
1. les femmes qui ont un diabète méconnu et que la grossesse va révéler
2. les femmes qui développent un diabète uniquement à l’occasion de la grossesse, trouble qui disparaît le plus souvent après la grossesse.
Pour des questions liées à la grossesse chez la femme qui se sait diabétique, consultez le chapitre précédent « Diabète et grossesse ».
S’il y a un risque accru de diabète pendant la grossesse, c’est que la grossesse est par nature diabétogène car il existe physiologiquement pendant cette période un état d’insulinorésistance qui va s’aggraver progressivement avec le déroulement de la grossesse.
Dans tous les cas, le diabète gestationnel doit être surveillé et traité car il comporte un risque pour la mère comme pour l’enfant.
Pour plus de détails concernant les causes du diabète gestationnel, consultez le chapitre « dépistage des facteurs de risque pour la mère ».
Symptômes
Comme pour le diabète, le diabète gestationnel peut passer inaperçu, être asymptomatique (sans symptômes) ou présenter des symptômes similaires : soif intense, mictions (urines) abondantes, fatigue importante...
Risques et complications du diabète gestationnel
Les risques pour la mère et pour l’enfant se situent essentiellement dans la période périnatale.
- Risques pour l’enfant
Le glucose en excès chez la mère est transmis au fœtus en surplus. Cette réserve calorique excédentaire est stockée dans les organes de l’enfant, résultat : poids et croissance sont excessifs. C’est pourquoi la complication la plus fréquente est la macrosomie : un poids à la naissance trop important (supérieur à 4kg) et qui peut entraîner un accouchement difficile ou compliqué. D’autres complications pour l’enfant sont possibles comme :
• détresse respiratoire
• hyperglycémie néonatale
• risque de développer un diabète de type 2 plus tard.
- Risques pour la mère
Pour les mères, la complication la plus grave est la survenue d’une prééclampsie pouvant associer :
• • prise de poids
• • œdèmes
• • hypertension artérielle
• • accouchement par césarienne
• • risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse
• • accouchement prématuré
• • toxémie gravidique (complications rénales)
Dépistage et diagnostic
Il n’y a pas de bénéfice médical à dépister toutes les femmes, mieux vaut se concentrer sur le dépistage des femmes à risque. Depuis 2010, les recommandations ont évolué : diabétologues et gynécologues se sont mis d’accord sur les critères des personnes à risque et la méthode diagnostique à utiliser.
1- Femmes enceintes à risque
Les facteurs de risque du diabète gestationnel sont maintenant bien identifiés :
• • surpoids, obésité (IMC ≥ 25kg/m²)
• • femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux (apparentées au 1er degré de diabète de type 2)
• • âge (35 ans et plus)
• • macrosomie à la naissance d'un enfant précédent
2- Femme enceinte ne présentant pas de risque
Si la femme enceinte ne présente pas au moins un de ces facteurs de risque, on recherchera un diabète gestationnel seulement en cas d’hydramnios (quantité trop importante de liquide amniotique) ou de biométries fœtales (mesure de la dimension du fœtus) supérieures ou égale à 97e percentile.
Méthode diagnostique pour dépister le diabète gestationnel des femmes à risque
Pour celles qui présentent un de ces facteurs de risque, un premier test de glycémie à jeun au premier trimestre (idéalement avant la conception, dès l’intention d’avoir un enfant) est recommandé pour détecter un diabète de type 2 antérieur à la grossesse et passé inaperçu jusqu’ici. Puis, on réalise un second test appelé HGPO entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée (absence des règles).
Traitements du diabète gestationnel
Les clefs d'un traitement réussi s'appuient sur un dispositif qui comprend :
• la motivation de la patiente,
• son autosurveillance glycémique,
• des mesures hygièno-diététiques,
• une équipe pluridisciplinaire de médecins qui suivent l’évolution de la patiente et de son diabète (médecin généraliste, gynécologue, nutrionniste, diabétologue...).
1- Autosurveillance glycémique
La femme enceinte doit pratiquer l’autosurveillance glycémique. Objectif : garder une glycémie à un taux acceptable, soit inférieur ou égal à 0,92g/L à jeun. Ces résultats déterminent la prescription d’un traitement par insuline.
2- Prise en charge diététique avec hygiène alimentaire adaptée et contrôle du poids :
• régime hypoglucidique (privilégier les aliments à faible index glycémique (qui font peu monter la glycémie))
• repas fractionnés : répartition de la prise des glucides au cours de la journée (3 repas, 2 collations)
• calcul de la ration calorique adaptée à chaque femme
• privilégier les fibres (elles ralentissent l’absorption des glucides et donc le pic d’hyperglycémie post-prandiale)
3- Activité physique
En dehors de contre-indications médicales, l’activité physique régulière et adaptée au profil de la femme enceinte est recommandée dans le cas d’un diabète gestationnel temporaire ou d’une grossesse avec un diabète.
4- Traitement par insuline
L'insuline est réservée aux femmes pour qui les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas pour atteindre les objectifs et l’équilibre glycémiques. L'insuline est prescrite par injection car les antidiabétiques oraux sont le plus souvent contre-indiqués pour la femme enceinte.
5- Prévention des complications du diabète gestationnel
Les complications du diabète gestationnel sont-elles évitables ? Oui, grâce à une prise en charge adaptée et multidisciplinaire avec l’association des modifications nutritionnelles, d’une activité physique adaptée et d’un suivi régulier, l’évolution est très favorable.
Plusieurs études ont montré qu’être informé réduit significativement le risque de plaie et d’amputation.
Prévention pour éviter d’en arriver à ce stade d’artérite et de neuropathie, il est nécessaire d’adopter une bonne hygiène de vie :
• Respecter les objectifs glycémiques fixés par le diabétologue ou votre médecin traitant
• Ne pas fumer (le tabac est toxique pour les vaisseaux)
• Contrôler la tension artérielle et le taux de cholestérol
Gardez vos pieds en bonne santé :
• Laver les tous les jours en séchant bien entre les orteils et appliquez de la crème hydratante en insistant sur les zones cornées, évitant les espaces interdigitaux.
• Choisisser des chaussures adaptées, souples et suffisamment larges, acheter les en fin de journée.
• N’utiliser pas d’objets blessants : ciseaux pointus, râpe en fer
• Utiliser plutôt des pierres ponces synthétiques…
• Consulter si possible un podologue connaissant le diabète.
En cas de blessure du pied :
• Laver à l’eau claire et au savon de Marseille, appliquer un désinfectant incolore
• Consulter le médecin traitant ou le diabétologue
Demander toujours conseils au personnel soignant en Diabétologie. Il est important de savoir l’existence ou non de complication, artérite ou neuropathie, ce qui orientera les soins à apporter aux pieds et le choix des chaussures.
Protection
Si les pieds ont perdu leur sensibilité, ils sont plus exposés aux blessures puisque la douleur n’est pas ressentie, il faut donc les protéger. Ne jamais marcher pieds nus.
• Porter des chaussures adaptées, qu’il faudrait inspecter avant de les enfiler (pas de cailloux, de coutures blessantes, de trous dans la semelle…). Si possible, disposer de 2 à 3 paires de chaussures qu’i convient de porter en alternance.
• La corne ou kératose sont dangereuses : elles peuvent blesser la peau sous-jacente et cacher une lésion qui se développe en dessous. Il faut donc la faire enlever doucement et de préférence par un podologue, puis hydrater avec une crème les zones cornées afin de diminuer sa dureté et éviter qu’elle ne se reforme. Un ponçage régulier et prudent avec une pierre ponce doux peut-être indiqué.
• Les ongles doivent être bien coupés, pas trop court, pas trop long, surtout éviter qu’ils blessent les autres orteils.
• La mycose interdigitale (champignons entre les orteils) doit être dépistée et soignée pour éviter l’inflammation puis les fissures, porte ouverte aux infections microbiennes.
• La chaleur non ressentie augmente le risque de brûlure : éviter les bains chauds, n’utiliser pas de bouillotte, de couverture chauffante, de radiateurs ou toute autre source de chaleur sur les pieds….
Examen des pieds
Prendre l’habitude d’examiner ses pieds tous les jours : le dos, la plante et entre les orteils. En cas de difficulté ou de perte de souplesse articulaire pour le faire, utiliser un miroir ou encore demander à votre entourage de vous aider, notamment en cas de problèmes de vue. Au moindre doute sur une lésion même petite, contacter votre médecin traitant ou l’équipe médicale soignante.
Les soins quotidiens peuvent éviter des mois de soins à l’hôpital, et surtout des amputations.
La personne diabétique présente 3 fois plus de risques de développer des maladies parodontales
• Inflammation des gencives ;
• Saignements fréquents notamment lors des brossages ;
• Augmentation de la mobilité des dents ;
• Perte des dents plus importantes chez les diabétiques
• Les infections.
La salive des personnes diabétiques contient davantage de glucose favorisant ainsi le développement de bactéries et l'apparition de caries. D'autre part, le diabète favorise l'apparition d'infections qui elles même déstabilisent le diabète.
Aussi, il est très important de surveiller ses dents et avoir une hygiène bucco-dentaire irréprochable.
L'hygiène dentaire des diabétiques doit être rigoureuse.
• Se brosser les dents 2 à 3 fois par jour
• Faire un ou plusieurs bains de bouche quotidiennement
• Consulter son dentiste devant le moindre signe (carie, saignement, douleur, suppuration, inflammation, …)
• Boire suffisamment d'eau.
Chaque année à l’approche du mois sacré de Ramadan, l’on peut se poser la question de la pratique ou non du jeûne par les personnes atteintes de diabète.
Bien que la grande majorité des diabétiques soit dispensée du jeûne et malgré les conseils médicaux, de très nombreux diabétiques tiennent à jeûner.
A ce sujet, il importe de souligner que le jeûne du mois de Ramadan demeure une épreuve difficile qui peut faire courir des risques majeurs aux personnes atteintes de diabète (décompensation du diabète, hypoglycémie, déshydratation, aggravation d’une insuffisance rénale ou cardiaque…).
Dans le cas du diabète de type 1 qui nécessite le recours à l’insuline dès l’annonce du diabète, les diabétiques ne doivent pas jeûner. Cependant, si le patient insiste malgré l’avis médical, il faut instaurer une auto surveillance glycémique pluriquotidienne qui permettra de dissuader aisément le diabétique de jeuner.
Dans le cas du diabète de type 2, il est fortement déconseillé au diabétique de jeûner notamment devant la présence de complications diabétiques rénales, oculaires, neurologiques, cardiaques ou devant une maladie du foie. Les personnes mal équilibrées, âgées ou qui viennent de subir une intervention chirurgicale sont également dispensées du jeûne.
La décision médicale d’autoriser le jeûne du Ramadan demeure personnalisée et tient compte de l’état de santé du patient, de son âge, du type de traitement médicamenteux, de la qualité de l’équilibre du diabète, de la qualité du suivi et de l’absence de complications diabétiques.
Lorsque le jeûne est autorisé, l’accompagnement du diabétique demeure essentiel. Certaines précautions sont nécessaires pour éviter les hypoglycémies en cas de jeûne:
1- Prendre le « shour » le plus tard possible, proche du moment du début du jeûne (l’fajr) ; 2- Respecter les prescriptions diététiques habituelles ; 3- Réduire l’activité physique pendant la journée. Toutefois, l’exercice physique peut être pratiqué environ une à deux heures après la rupture du jeûne afin de garder le même régime qu’avant le Ramadan ; 4- Suivre scrupuleusement les recommandations du médecin traitant en ce qui concerne les médicaments : posologie et horaires de prise des médicaments.
La qualité de la relation médecin - malade basée sur la confiance est un atout majeur. En effet, la compréhension et l’observance du traitement sont essentielles. Le diabétique jeûneur doit faire 3 à 4 glycémies capillaires par jours et tout particulièrement en cas de sensations inhabituelles : fatigue, malaise, vision trouble, sueur…
Quel que soit le moment de la journée, en cas de malaise et/ou une glycémie inférieure à 0,70 g/l, le diabétique jeûneur doit impérativement interrompre le jeune. De même si la glycémie est à plus de 2,50 g/l, il faut rechercher la présence de corps cétoniques dans les urines et solliciter rapidement un avis médical.
Compte tenu du caractère généralement silencieux de la maladie diabétique et des risques potentiels importants notamment en cas de complications et en accord avec les percepts souples de l’Islam, il est donc essentiel pour tout diabétique, avant d’observer le jeune du mois sacré, de demander l’avis de son médecin traitant.
A cela, et comme le précise la « Charte Internationale des Droits et Responsabilités des Personnes atteintes de Diabète », il faut souligner que la responsabilité du patient face au traitement de sa maladie doit être pleinement engagée au même titre que ses droits à l’éducation et à l’information.
Un voyage se prépare toujours, à fortiori si le voyageur est diabétique. Le diabète n’empêche pas de visiter le monde, bien que les longs voyages solitaires en terrain désertique (désert, mer, montagne…) soient fortement déconseillés. Simplement, tous les voyages doivent êtres préparés afin qu’ils se déroulent dans les meilleures conditions.
Le diabète en voyage (avion, voiture, vacances à l’étranger ou voyage d’affaires) suppose de partir avec quelques conseils pratiques à l’esprit. Le transport de l’insuline, du traitement et du matériel pour le diabète (seringues, médicaments, pompe...) est encadré par des formalités à remplir et à présenter (à l’aéroport et à la douane notamment).
Le voyageur diabétique
Dans les voyages, on recherche la nouveauté, on aime le dépaysement... Mais du coup, on a plus ses repères habituels en termes de lieux ou d’alimentation. Et les imprévus sont nombreux. Les plats, les légumes ou les fruits peuvent être nouveaux ou exotiques et on connaît moins leur effet sur la glycémie.
En vacances, on fait souvent plus d’activités physiques (sports, vélo, randonnée...). Le temps aussi n’est plus le même (décalage horaire, retard à une correspondance, file d’attente à un musée...).
Enfin, les conditions climatiques changent, surtout en montagne ou à la mer, avec des pics de froid ou de chaleur. Un ensemble de paramètres qu’il faut prendre en compte quand on est un voyageur diabétique.
Le type de voyage et de destination
Bien sûr, les précautions sont à adapter en fonction du voyage (touristique, excursion, aventure, solo ou en groupe...) et de la destination (court ou long séjour, pays lointain ou proche, à faibles infrastructures sanitaires...).
Les règles sont celles, classiques, du bon voyageur, auxquelles il faut ajouter une dose de sécurité et de prévention pour le diabète.
Bien préparer son voyage avant le départ
Plusieurs semaines avant votre départ, ou dès la recherche d’une destination, renseignez-vous sur :
- les dispositifs de soins,
- les services de diabétologie,
- les équipements sanitaires du pays envisagé et des régions à traverser.
Contactez les associations de diabétiques locales, grâce au site de la Fédération Internationale du Diabète.
Parlez de votre projet à votre médecin traitant pour :
- adapter votre traitement
- faire le point sur les vaccins
- obtenir ordonnances et certificats nécessaires.
Il n’y a pas de règle universelle et aucun projet de voyage ne se ressemble. C’est le médecin traitant ou le diabétologue qui adaptera au mieux le traitement en fonction de la destination et du schéma de l’insulinothérapie.
Prendre suffisamment de matériel et de médicaments
Il est conseillé de partir avec un stock suffisant de son traitement pour la durée du voyage, en comptant une dizaine de jours supplémentaires, ainsi il est impératif de partir avec :
- votre insuline habituelle plus de l’insuline rapide ou ultra-rapide
- votre matériel d’injection : seringue, stylo, stylos jetables, aiguilles…
- votre matériel d’auto surveillance : lecteur de glycémie, bandelettes pour le lecteur, auto-piqueur, lancettes, bandelettes urinaires
- du Glucagon et le matériel pour l’injecter (pas toujours facile à emporter)
- un certificat médical de préférence en anglais, justifiant le port de matériel d’injection (impératif si vous prenez l’avion), et une ordonnance d’insuline.
- de la nourriture pour corriger d’éventuelles hypoglycémies et de quoi faire des collations durant le voyage (même si vous voyagez en avion et que l’on est sensé vous servir un repas pendant le vol).
Pendant le voyage
Il est préférable de garder le matériel avec soi pendant le voyage : train, avion, bateau… Car les pertes et vols de bagages sont malheureusement possibles partout. Si vous voyagez à plusieurs, vous pouvez confier un peu d’insuline à une personne qui vous accompagne. Néanmoins, il est préférable de séparer votre matériel et de le répartir dans 2 bagages différents.
Le décalage horaire de plus de deux heures nécessite une adaptation du traitement par insuline.
Prévoyez avant votre voyage d’en discuter avec votre médecin traitant. Avec quelques conseils, le décalage horaire est facile à surmonter.
Pendant le séjour
Afin de ne pas mettre en péril la sérénité et la quiétude de votre séjour, conservez les bonnes habitudes pendant la durée du séjour : auto contrôle glycémique, adaptation du traitement… Ne donnez pas à votre diabète l’opportunité de venir ternir votre voyage.
Pour la conservation de l’insuline si vous partez pour un pays où les températures sont extrêmes, se reporter à la fiche du traitement par insuline.
Assurance voyage : consulter les clauses du contrat
Votre assurance vie quotidienne inclut peut-être les voyages. Très bien ! Mais êtes-vous sûr qu’elle n’exclut pas les maladies “préexistantes” comme disent les assureurs, et donc le diabète ? Ou qu’une clause exclut les complications du diabète ? Seule solution : consulter les garanties dans le détail et poser les bonnes questions sur :
- les plafonds de garanties
- les modalités d’assistance
- la couverture des membres de la famille, etc.
Exigez de préférence des réponses ou documents écrits. S’il le faut, changez pour une assurance qui couvre vraiment les personnes diabétiques en voyage.
* L’existence d’un diabète ne contre – indique en rien la pratique d’une activité professionnelle mais peut influencer le choix du métier.
* Le diabète ne justifie pas la mise en invalidité en dehors de situations exceptionnelles (complications chroniques graves).
* De très nombreuses carrières sont accessibles aux diabétiques :
- l’université, les écoles supérieures,…
- La fonction publique ;
- Et la plupart des professions
* Quelques restrictions doivent être connues par le diabétique et leurs familles :
- Emplois interdits par le fait qu’ils sont considérés comme service de sécurité ou qui nécessitent un service actif de jour et de nuit : tels les services de lutte contre l’incendie, la surveillance des établissements pénitentiaires, aviation civile et commerciale.
- Emplois interdits par les exigences de tâches telles qu’elles sont définies par des réglementations particulières : travaux souterrains, déplacements fréquents, contrôleur et inspecteur de travail, de la sécurité social, certains postes d’ingénieurs ou d’adjoint techniques.
- Emplois interdits aux individus de sexe masculin qui n’ont pas effectué leur service militaire : service de sûreté national, ingénieurs des eaux et forêts de génie rural, ingénieurs géographes….
Quelles précautions prendre au travail ?
* Signaler l’existence de diabète :
- au médecin de travail,
- à l’infirmière de l’établissement,
- à un ou plusieurs collègues et leur expliquer les manifestations de l’hypoglycémie et les mesures à prendre.
* Avoir à se disposition de quoi corriger rapidement une l’hypoglycémie (aliments sucrés, glucagon).
Le reclassement professionnel est il possible ?
* Oui, il est même parfois nécessaire lorsque survient une complication sévère.
* Des stages de formation continue peuvent faciliter les reconversions professionnelles.
Tabac et diabète ne font pas bon ménage. Le tabac est un facteur favorisant dans l’apparition du diabète de type 2. Associé au diabète, il a un rôle important dans les complications (avec des effets notamment cardiovasculaires) : des raisons pour arrêter de fumer quand on est un fumeur diabétique. Les méthodes de sevrage tabagique sont efficaces.
Selon les chiffres de l’OMS, le tabagisme tue près de 6 millions de personnes par an dans le monde (dont 600 000 du seul tabagisme passif).
L’association tabac diabète : des chiffres inquiétants
Il n'y a pas plus de fumeurs chez les diabétiques que dans le reste de la population. Pourtant, des raisons évidentes devraient inciter les diabétiques à ne pas fumer. Les chiffres et les statistiques des effets du tabac sur la santé, à l’échelle mondiale ou nationale, sont implacables et alarmants, et plus encore pour les personnes atteintes de diabète. En effet, le diabétique fumeur s’expose à de multiples complications (respiratoires, ORL, cutanées, etc..) et surtout à une majoration des risques cardiovasculaires.
Les avantages du tabac ou la fin d’une illusion
Les vertus prêtées à la cigarette ou au tabac en général (anti stress, coupe faim, aide à la concentration...voire des vertus sur le diabète lui-même à en croire certains !) sont autant de préjugés qui méconnaissent les réels dangers du tabac. Ce sont ces mêmes stéréotypes qui pèsent sur la motivation des candidats à l’arrêt, en particulier sur les personnes diabétiques pour lesquelles ces contraintes psychologiques et alimentaires sont légitimement plus fortes.
Au bout du plaisir...la dépendance
Les “avantages et plaisirs” de la cigarette reposent sur une illusion que le phénomène de la dépendance trahie. Le fumeur diabétique a d’ailleurs un niveau de dépendance plus élevé que la moyenne des fumeurs. Derrière la cigarette libératrice, qui “fait du bien”, se cache un maître de plus en plus exigeant. L’effet calmant de la cigarette n’est que partiel et ponctuel. Ce n’est pas le tabac qui empêche de stresser ou de grossir. C’est lui qui empêche petit à petit le fumeur dépendant de reprendre le contrôle sur son stress, son alimentation, son sommeil...en lui faisant croire —comme tout produit addictif— qu’il est la seule alternative possible. C’est un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. A partir de là, l’arrêt du tabac semble impossible et les rechutes possiblement nombreuses.
Avantages d’arrêter de fumer
Pourtant, derrière ce sombre tableau, on trouve à la fois des solutions efficaces pour arrêter de fumer, et surtout, un mieux être, pas seulement pour la santé, mais pour le quotidien du diabétique : une amélioration immédiate du souffle, un sommeil et une alimentation de meilleure qualité et un stress diminué. S’ajoutent aussi des avantages qui sont tout autre ou en sont les corollaires : activité physique plus aisée ou retrouvée, meilleur goût des aliments, nervosité et déprime en baisse, concentration plus élevée...