Dépistage du prédiabète

Peu d'efficacité des politiques de dépistage du prédiabète

Barry E. et al. Efficacy and effectiveness of screen and treat policies in prevention of type 2 diabetes : systematic review and meta-analysis of screening tests and interventions. BMJ 2017 ; 356 : i6538.
Waugh N. Screen and intervene to prevent diabetes ? BMJ2017 ; 356 : i6800.

La prévention du diabète de type 2 est une priorité de santé au niveau international. Il n'y a néanmoins pas d'agrément sur la meilleure manière de définir ou de détecter le pré-diabète. Des études ont montré que les patients qui avaient un pré-diabète pouvaient voir la survenue du diabète de type 2 retardée ou prévenue avec un certain nombre de mesures hygiéno-diététiques ou de traitements médicamenteux.

Une équipe anglaise a donc mis en place une revue systématique avec méta-analyse des différentes études menées pour évaluer l'intérêt diagnostique des tests de dépistage du pré-diabète et l'efficacité des interventions, qu'il s'agisse de l'hygiène de vie ou du traitement par metformine, dans la prévention du diabète de type 2 chez les pré-diabétiques.
2 874 études permettant de choisir 148 articles couvrant 138 études ont été revues. Finalement, ce sont 49 études de dépistage et 50 études d'intervention qui ont été gardées pour l'analyse. L'hémoglobine glyquée avait une sensibilité moyenne de 0.49 (IC 95 % : 0.40-0.58) et une spécificité de 0.79 (0.73-0.84) pour identifier le pré-diabète (en sachant que les différentes études utilisaient des valeurs seuils différentes !). La glycémie à jeun avait une sensibilité moyenne de 0.25 (0.19-0.32) et une spécificité de 0.94 (0.92-0.96). Différentes mesures d'anomalies glycémiques permettaient d'identifier différentes sous-populations ; par exemple, 47 % des personnes ayant une hémoglobine glyquée anormale n'avaient pas d'autre anomalie glycémique.

 

Les interventions sur l'hygiène de vie étaient associées à une réduction de 36 % (28-43 %) du risque relatif de diabète de type 2 (études portant sur la période 6 mois à 6 ans) qui diminuait un peu et passait à 20 % (8-31 %) au-delà de 6 ans de suivi après les essais de prévention.

 

En conclusion, l'HbA1c n'est ni sensible ni spécifique pour la détection du pré-diabète. La glycémie à jeun est spécifique mais n'est pas sensible. Les interventions chez les personnes considérées à risque grâce au screening et considérées comme ayant un pré-diabète ont une certaine efficacité pour prévenir ou retarder le début du diabète de type 2 dans les populations étudiées. Mais, comme le dépistage n'est pas efficient, un certain nombre de personnes risquent de recevoir un diagnostic incorrect et d'être soumises à des interventions thérapeutiques alors que d'autres sont faussement rassurées et ne se verront pas proposer d'intervention thérapeutique.

 

Ces données suggèrent que les politiques limitées au dépistage du prédiabète et à la mise en place d'un traitement préventif dans ces seuls cas auront probablement peu d'impact sur l'aggravation de l'épidémie de diabète de type 2.

 

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