Inhibiteurs de DPP4 et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin : les inhibiteurs de DPP4 pourraient augmenter le risque

Devin Abrahami et al. Dipeptidyl peptidase-4 inhibitors and incidence of inflammatory bowel disease among patients with type 2 diabetes: population based cohort study. BMJ 2018;360:k872.

L'utilisation d'inhibiteurs de DPP4 contre le diabète de type 2 pourrait accroître le risque de maladie inflammatoire chronique de l'intestin. Une étude de cohorte anglaise établit un lien entre les deux avec une augmentation du risque presque triplée entre trois et quatre ans après l'initiation du traitement. Ces travaux sont parus dans le BMJ.

L'utilisation des inhibiteurs de DPP4 utilisés contre le diabète de type 2 est associée à une augmentation du risque de maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI), maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique, chez les patients. Si ce lien est modéré et reste à confirmer, les auteurs de cette étude parue dans le BMJ suggèrent aux professionnels de santé d'en tenir compte au moment de la prescription.
Ils ont réalisé pour cela une étude de cohorte incluant 141.170 patients anglais adultes ayant démarré un traitement antidiabétique entre 2007 et 2016, et suivis jusqu'en 2017. Les données ont été recueillies auprès de plus de 700 médecins généralistes anglais.

Avec un suivi total de 552.413 personnes-années, les auteurs ont calculé une augmentation de 75% du risque de MICI chez les utilisateurs d'inhibiteurs de DPP4 avec 53.4 cas pour 100.000 personnes-années contre 34,5 chez les patients prenant d'autres traitements.

Cette augmentation est en outre dépendante de la durée de traitement : l'association croît en effet progressivement avec ce paramètre, atteignant un pic après trois à quatre ans d'utilisation. Le risque est alors quasiment triplé (HR 2.90, 1.31 - 6.41), mais il diminue ensuite pour retomber à + 45% (0.44 - 4.76) après plus de quatre ans d'utilisation.

De faibles concentrations d'inhibiteurs de la DPP4 avaient déjà été précédemment associées à une augmentation de l'activité des maladies inflammatoires chroniques chez des patients. Ce travail semble confirmer un effet de la molécule sur le développement et peut-être l'activité de ces pathologies, en particulier entre deux ans et quatre ans après l'initiation du traitement.

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