Consommation de fruits et risque de cancer

Une plus grande consommation de fruits dès l'adolescence diminue le risque de cancer du sein

Farvid M.S. et al. Fruit and vegetable consumption in adolescence and early adulthood and risk of breast cancer : population based cohort study.BMJ 2016 ; 353 : i2243.

Les fruits et légumes sont une source importante de fibres, de vitamines et autres substances biologiquement actives qui peuvent affecter de manière favorable la pathogénie du cancer du sein via différents mécanismes. Les résultats provenant d'études épidémiologiques évaluant la relation entre la consommation de fruits et de légumes et le risque de cancer du sein ont donné des réponses mitigées.

L'équipe d'Harvard a utilisé les données de la Nurses'Health Study II pour analyser quel pouvait être l'effet d'une consommation de fruits et de légumes à l'âge jeune sur le risque ultérieur de développer un cancer du sein. Il s'agissait d'une étude de cohorte prospective dans laquelle les données de 90 476 femmes âgées de 27 à 44 ans de la Nurses'Health Study qui avaient complété un questionnaire sur leur alimentation en 1991 ont été analysées ainsi que 44 223 de ces femmes qui avaient aussi complété, en 1998, un questionnaire concernant leur alimentation au cours de l'adolescence.

3 235 cas de cancers du sein invasifs ont été enregistrés au cours du suivi jusqu'à 2013. Sur ces cas 1 347 sont survenus chez des femmes qui avaient rempli le questionnaire concernant leur alimentation au moment de l'adolescence entre les âges de 13 et 18 ans.

La consommation totale de fruits au cours de l'adolescence était associée à un risque inférieur de cancer du sein. Le hazard ratio était de 0.75 (IC 95 % : 0.62-0.90, p = 0.001) pour le quintile supérieur (consommation médiane de 2.9 fruits ou légumes par jour) versus le quintile inférieur (consommation médiane d'une fois tous les 2 jours). L'association concernant la consommation de fruits au cours de l'adolescence était indépendante de la consommation de fruits à l'âge adulte. Il n'y avait pas d'association entre le risque et la prise de fruits au cours de l'âge jeune ni entre le risque et la consommation totale de légumes tant au moment de l'adolescence, qu'à l'âge jeune.

Une consommation au cours de l'âge jeune de fruits et de légumes riches en alpha-carotène était associée à un risque inférieur de cancer du sein avant la ménopause. Le hazard ratio était de 0.82 (0.70-0.96) pour le quintile supérieur (prise quotidienne médiane d'une fois tous les 2 jours) versus le quintile le plus bas (prise médiane d'une fois par mois). L'association entre la consommation de fruits à l'adolescence était plus forte aussi bien pour les cancers avec ou sans récepteurs aux estrogènes ou à la progestérone. Pour ce qui concernait le type de fruits et légumes, une consommation supérieure de pommes, de bananes ou de raisin au cours de l'adolescence et d'oranges et de chou-fleur au cours de l'âge jeune était associée de manière
significative à une réduction du risque de cancer du sein. La consommation de jus-de-fruits au cours de l'adolescence ou de l'âge jeune n'était pas associée à un risque.

Il y a donc bien une association entre une consommation supérieure de fruits et une diminution du risque de cancer du sein. Les choix alimentaires au cours de l'adolescence pourraient donc être plus importants qu'on ne le pense pour la santé ultérieure dans la vie.

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