Hypolipémiants et prévention primaire des maladies cardiovasculaires chez les diabétiques de type 1
Les hypolipémiants sont amplement justifiés en prévention primaire des maladies cardiovasculaires chez les diabétiques de type 1
Hero C. et al. Association between use of lip-lowering therapy and cardiovascular diseases and death in individuals with type 1 diabetes. Diabetes Care2016 ; 39 : 996-1003.
Les diabétiques de type 1 ont une réduction de l'espérance de vie en comparaison de la population générale non diabétique. Les pathologies cardiovasculaires sont la principale cause de surmorbidité et de surmortalité et même si des progrès ont été faits dans la prise en charge des patients diabétiques de type 1, leur risque d'événement cardiovasculaire et de décès reste élevé. Dans ce contexte, quel est l'effet, sur une population importante de diabétiques de type 1, du traitement par les hypolipémiants ? Pour répondre à cette question, une équipe d'épidémiologistes suédois de Göteborg a utilisé les données du Registre National du Diabète Suédois afin de mettre en place une étude reposant sur un score de propensité. Les scores de propensité pour le traitement par les hypolipémiants étaient calculés à partir de 32 variables cliniques et socio-économiques. Ce score de propensité a été utilisé pour estimer les effets des hypolipémiants sur la cohorte globale par stratification.
Un total de 24 230 sujets inclus en 2006-2008 présentant un diabète de type 1 mais sans antécédent cardiovasculaire ont été suivis jusqu'en décembre 2012. 18 843 n'étaient pas traités et 5 387 étaient traités par des hypolipémiants (statines dans l'immense majorité des cas). Le suivi moyen a été de 6 ans. Le score de propensité montre un équilibre sur les 32 co-variables basales, sans différence entre les sujets traités et les sujets non traités. Le hazard ratio pour les patients traités par hypolipémiants en comparaison des patients non traités était de 0.60 (IC 95 % : 0.5-0.72) pour les décès cardiovasculaires, de 0.56 (0.48-0.64) pour les décès de manière globale, de 0.56 (0.46-0.70) pour les accidents vasculaires cérébraux fatals et non fatals, de 0.78 (0.66-0.92) pour les infarctus du myocarde aigus fatals et non fatals, de 0.85 (0.74-0.97) pour les pathologies coronaires fatales et non fatales et de 0.77 (0.69-0.87) pour les maladies cardiovasculaires fatales et non fatales.
En conclusion, cette étude d'observation montre que le traitement hypolipémiant est associé à une réduction de 22 à 44 % du risque de pathologie cardiovasculaire et de décès cardiovasculaire chez les diabétiques de type 1 sans antécédent de maladie cardiovasculaire.
Cette étude souligne encore, s'il en était besoin, l'importance du traitement hypolipémiant en prévention primaire pour réduire le risque cardiovasculaire chez les diabétiques de type 1.