Restriction calorique et qualité de vie des adultes
La restriction calorique améliore l'humeur, le sommeil et la qualité de vie chez les adultes en bonne santé, non obèses
Martin C.K. et al. Effect of calorie restriction on mood, quality of life, sleep and sexual function in healthy nonobese adults. The CALERIE 2 randomozed clinical trial. JAMA Intern Med 2016 ; 176 : 743-752.
Moin T. Obesitry management and prevention. More questions than answers. JAMA Intern Med 2016 ; 176 : 753-754.
La restriction calorique augmente la longévité dans différentes espèces et réduit les facteurs de risque de maladie chronique. Chez l'homme, la restriction calorique pourrait améliorer l'état de santé sans que l'on sache réellement quels sont les effets potentiels négatifs de cette restriction calorique.
Pour tester l'effet de la restriction calorique sur l'humeur, la qualité de vie, le sommeil et la fonction sexuelle chez des adultes en bonne santé, non obèses, une étude randomisée, multicentrique, a été mise en place dans 3 instituts de recherche académique. L'étude, appelée Comprehensive Assessment of Long-term Effects of Reducing Intake of Energy Phase 2 (CALERIE 2) a inclus 220 sujets adultes des deux sexes avec un IMC allant de 22 à 28. Ils ont été randomisés pour soit passer 2 ans en restriction calorique de 25 % par rapport à leur prise alimentaire habituelle, soit continuer à manger à volonté. Des questionnaires étaient donnés aux patients pour évaluer l'humeur, la qualité de vie et la perception du stress ainsi que le sommeil et la fonction sexuelle.
En tout, 218 participants (dont 69.7 % de femmes), d'âge moyen 37.9 ± 7.2 ans et d'IMC moyen 25.1 ± 1.6kg/m2 ont été inclus dans l'analyse. Le groupe avec restriction calorique a perdu en moyenne 7.6 ± 0.3 kg alors que le groupe qui mangeait normalement a perdu 0.4 ± 5 kg après 2 ans (p < 0.01). En comparaison du groupe qui mangeait à volonté, le groupe en restriction calorique a amélioré de manière significative son humeur (différence entre groupe -0.76 au questionnaire BDI-II), a réduit sa tension nerveuse (-0.79 au questionnaire POMS) et a amélioré son état de santé général, sa fonction sexuelle et sa fonction relationnelle à 24 mois. Il a également amélioré la durée de sommeil à 12 mois (-0.26). Une perte calorique supérieure dans le groupe de restriction calorique à la 2ème année était associée à une augmentation de la vigueur et à moins de troubles de l'humeur ainsi qu'à une amélioration de la santé générale appréciée par le questionnaire SF36 et une meilleure qualité de sommeil.
En conclusion, chez les adultes non obèses une restriction calorique a des effets positifs non seulement sur le poids mais également sur un certain nombre de paramètres de l'humeur et de la qualité de vie dans ses aspects de santé.