Activité physique et prévention du diabète
Une activité physique suffisante peut retarder sinon éviter le passage du prédiabète au diabète
Physical Activity and Diabetes Development: The Diabetes Prevention Program (DPP) Outcomes Study. Abstract 379-OR / 379 présenté au congrès annuel de l'ADA, American Diabetes Association, New-Orleans, 10-14 juin 2016
http://www.abstractsonline.com/pp8/#!/4008/presentation/44006
Le prédiabète est une situation couramment rencontrée en médecine générale, se définissant par un profil glucidique anormal mais par des critères n'atteignant pas les seuils à partir desquels se définit un authentique diabète de type 2.
Comme son nom l'indique, le prédiabète évolue le plus souvent vers un diabète mais cette histoire naturelle est-elle inéluctable ou bien peut-elle être ralentie sinon arrêtée, notamment par de seules mesures hygiéno-diététiques, en particulier un renforcement de l'activité physique ? Oui répond une nouvelle analyse des données du Diabetes Prevention Program (DPP) et de son prolongement durant 12 années, The DPP Outcomes Study (DPPOS) dont une présentation des résultats a été faite au cours du récent congrès mondial de diabétologie, le congrès de l'ADA, à la Nouvelle-Orléans, aux Etats-Unis.
A l'origine, l'étude DPP avait inclus 3234 sujets non-diabétiques mais ayant une glycémie après charge en glucose anormalement élevée (mais pas suffisamment pour définir un diabète), randomisée en 3 groupes recevant soit un traitement par metformine seule (850 mg x 2/jour), soit une intervention intensive sur le mode de vie, soit un placebo. L'intervention sur le mode de vie consistait en 16 séances individuelles visant à modifier les comportements vis-à-vis de l'alimentation et de l'activité physique, en mangeant de façon plus équilibrée et moins calorique et à faire au moins 150 minutes d'activité physique modérée à intense par semaine. Au terme de 3 années de suivi, l'incidence du diabète était respectivement de 11.0, 7.8 et 4.8 pour 100 personne-années dans les groupes placebo, metformine, intervention.
Compte tenu de l'efficacité de l'intervention hygiéno-diététique, tous les participants avaient alors été incités à adopter une meilleure alimentation et un renforcement de leur activité physique ; cette extension de l'étude DPP incluait 1793 participants, 605 du groupe placebo, 599 du groupe metformine et 589 du groupe intervention.
Au terme de la période de suivi, il a été démontré que le seul renforcement de l'activité physique, indépendamment de la notion de perte de poids, permettait de réduire l'incidence du diabète et soit de retarder l'apparition du diabète de type 2 de quelques années, soit d'en éviter l'apparition. 15 années après le début du programme DPP, les bénéfices de l'activité physique se font encore sentir chez près d'un patient sur trois en termes d'incidence du diabète !