Diabète de type 1 et pancréas bionique bihormonal

Diabète de type 1 : un pancréas bionique bihormonal efficace en conditions de vie réelle

El-Khatib F.H. et al. Home use of a bihormonal bionic pancreas versus insulin pump therapy in adults with type 1 diabetes : a multicentre randomised crossover trial. Lancet 2017 ; 389 : 369-80.

Des études récentes ont montré qu'une administration automatisée d'insuline et de glucagon par une pompe marchant jour et nuit et couplée à un contrôle glycémique continu était efficace et sans danger. Est-ce le cas également lorsque ce système est utilisé à domicile, dans la vie de tous les jours ?

Une équipe de Boston a évalué si un pancréas bionique bi-hormonal (insuline, comme une pompe habituelle, + glucagon administré en cas d'hypoglycémie), initialisé simplement sur le poids corporel, pouvait réduire, sans les exposer à un risque quelconque, la glycémie moyenne et les hypoglycémies chez les adultes diabétiques de type 1 vivant à domicile et participant à leurs activités quotidiennes normales, sans restriction de régime ou d'activité physique. Ils ont, pour cela, mis en place une étude croisée (en ordre randomisé) chez les volontaires d'au moins 18 ans qui avaient un diabète de type 1 et vivaient à 30 minutes de voiture de 4 sites hospitaliers aux Etats-Unis. Les participants étaient assignés de manière randomisée en bloc de 2 utilisant de manière séquentielle des enveloppes scellées cachant la régulation glycémique avec soit un pancréas bionique bihormonal insuline + glucagon, soit une prise en charge habituelle par pompe à insuline conventionnelle ou par pompe renforcée par un gluco-sensor. Chaque période d'étude durait 11 jours au cours desquels les participants poursuivaient leurs activités habituelles, en particulier les activités sportives et la conduite. Des algorithmes d'adaptation autonome des doses utilisaient les données provenant d'une surveillance glycémique continue afin de contrôler la libération sous-cutanée d'insuline et de glucagon.

43 sujets ont participé à l'étude en 2014 et 2015 et 39 l'ont terminée : 20 ont eu le pancréas bionique dans un premier temps alors que 19 ont commencé avec le comparateur (pompe à insuline). La glycémie moyenne lors de la surveillance continue de la glycémie était de 7.8 ± 0.6 mmol/l durant la période de pancréas bionique et de 9 ± 1.6 mmol/l dans la période pompe à insuline (différence = 1.1 mmol/l ; IC 95 % = 0.7-1.6, p < 0.0001) et le temps moyen passé avec une glycémie à moins de 3.3 mmol/l était de 0.6 ± 0.6% durant la période pancréas bionique et de 1.9 ± 1.7 % durant la période pompe (différence = 1.3 % ; 0.8-1.8, p < 0.0001). Le score moyen de nausées, mesuré sur une échelle visuelle, était supérieur au cours de la période de pancréas bionique (0.52 ± 0.83) en comparaison de la période pompe à insuline (0.05 ± 0.17 ; différence = 0.47 ; 0.21-0.73, p = 0.0024). Le poids et les paramètres biologiques n'étaient pas différents entre les deux périodes. Il n'y a pas eu d'effet secondaire grave ou inattendu durant la période de pancréas bionique.

En conclusion, en comparaison d'un traitement par pompe à insuline, qu'il s'agisse d'une pompe à insuline conventionnelle ou d'une pompe à insuline asservie, le pancréas bihormonal bionique, insuline + glucagon, réglé initialement uniquement en fonction du poids du participant, permet d'obtenir une meilleure régulation glycémique sans la nécessité de compter les hydrates de carbone. Des études portant sur un nombre plus important de patients et sur une durée plus longue sont bien sûr nécessaires pour établir les bénéfices à long terme et les risques de la prise en charge du diabète de manière automatisée avec un pancréas bionique bihormonal.

 

 

 

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