Diabète de type et surveillance glycémique continue

Diabète de type 1 : la surveillance glycémique continue permet un meilleur contrôle (étude Diamond)

Beck R.W. et al. Effect of continuous glucose monitoring on glycemic control in adults with type 1 diabetes using insulin injections. The DIAMOND Randomized Clinical Trial. JAMA 2017 ; 317 : 371-378.

Aux USA, seuls environ 30 % des diabétiques de type 1 atteignent les objectifs d'hémoglobine glyquée souhaitables, c'est-à-dire de 7.5 % chez les enfants et de 7 % chez les adultes. Toute amélioration est donc bonne à prendre et dans ce contexte, la surveillance continue du glucose (SCG) avec des mesures automatiques du glucose interstitiel, au moyen d'un capteur, toutes les 5 minutes, couplées à des alertes en fonction des niveaux bas ou élevés de glycémies, permet de mieux informer le patient sur les décisions à prendre pour mieux équilibrer son diabète en comparaison des glucomètres habituels avec lesquels le patient doit se piquer au bout du doigt plusieurs fois par jour.

Des essais randomisés ont montré le bénéfice de la surveillance glycémique capillaire par un patch transcutané (système Dexcom) mesurant la glycémie capillaire chez les diabétiques de type 1 traités par pompe à insuline ; mais comme la majorité des patients sont traités par des injections multiples, on ne dispose pas réellement d'études sur l'intérêt de la SCG sur l'équilibre de ces diabétiques.

Ceci a donc conduit une équipe américaine à mettre en place un essai randomisé, entre 2014 et 2016, dans 21 centres d'endocrinologie aux Etats-Unis, portant sur 158 patients diabétiques de type 1 qui utilisaient des multi-injections d'insuline et avaient une hémoglobine glyquée de 7.5 à 9.9 %. 105 ont été assignés à une SGC et 53 à poursuivre leur prise en charge habituelle avec leur glucomètre.

Sur les 158 patients randomisés (d'âge moyen 48 ± 13 ans, dont 44 % de femmes) dont l'hémoglobine glyquée basale était de 8.6 ± 0.6 % et dont l'ancienneté médiane du diabète était de 19 ans - écart inter-quartile 10-31-), 155 (98 %) ont fini l'étude. Dans le groupe surveillé par SCG, 93 % utilisaient la SGC plus de 6 jours par semaine au 6ème mois. La réduction de l'hémoglobine glyquée moyenne à partir de l'hémoglobine glyquée initiale était de 1.1 % à 12 semaines et de 1 % à 24 semaines dans le groupe SCG alors qu'elle était de 0.5 % à 12 semaines, 0.4 % à 24 semaines dans le groupe sans SCG (p < 0.001). A 24 semaines, la différence d'hémoglobine glyquée moyenne ajustée entre les groupes à partir de l'hémoglobine glyquée basale était de -0.6 % (IC 95 % = -0.8 à -0.3 %, p < 0.01). La durée moyenne des hypoglycémies à moins de 0.70 g/l était de 43 minutes (écart inter-quartile = 27-69) dans le groupe SCG versus 80 minutes par jour (EIQ = 36-111 dans le groupe contrôle, p = 0.002). Des hypoglycémies sévères sont survenues chez 2 participants dans chaque groupe.

En conclusion, chez les adultes diabétiques de type 1 qui utilisent des injections d'insuline multiples, l'utilisation de la surveillance continue du glucose par mesure transcutanée de la glycémie interstitielle permet une meilleure diminution de l'hémoglobine glyquée en 6 mois en comparaison d'une prise en charge avec la surveillance de la glycémie capillaire habituelle. Des études à plus long terme doivent maintenant être menées portant aussi bien sur les complications du diabète que sur les effets secondaires.

 

 

 

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