Prise en charge des patients diabétiques en médecine générale
Qualité de prise en charge des patients diabétiques en médecine générale : une influence indéniable de l'effet volume
Cheung A. et al. Primary care physician volume and quality of diabetes care. A population-based cohort study. Ann Intern Med 2017 ; 166 : 240-247. Peterson K.A. Balancing primary diabetes care quality and service. Ann Intern Med 2017 ; 166 : 303-304.
Pour un certain nombre de pathologies aiguës, on note une relation entre un volume d'activité élevé et une meilleure qualité des soins ainsi qu'un meilleur pronostic. Cela est-il aussi vrai pour les pathologies chroniques ? Afin d'explorer l'association entre le volume d'activité en médecine générale et la qualité de la prise en charge du diabète, une étude de cohorte a été réalisée à partir des données de santé de population dans l'Ontario, au Canada.
1 018 647 adultes diabétiques qui avaient reçu des soins de la part de 9 014 médecins généralistes en 2011 ont servi de base à l'étude. Le volume de l'activité était évalué pour chaque médecin, d'une part sur le volume global de prise en charge ambulatoire des pathologies chroniques -c'est-à-dire le temps disponible pour s'occuper de la prise en charge des maladies chroniques-, et le volume spécifiquement dédié au diabète. La qualité des soins était mesurée sur 2 ans à partir de 6 indicateurs (prescription d'un examen des yeux, de la mesure de l'HbA1c et du LDL cholestérol, prescription des traitements appropriés - IEC ou bloqueur du récepteur de l'angiotensine-, ou statine) et d'une mesure des effets secondaires liés à la qualité du traitement du diabète (passage aux urgences pour hypoglycémie ou hyperglycémie).
L'étude montre qu'un volume d'activité globale supérieur est associé à des taux inférieurs de prise en charge correcte du diabète et des prescriptions des médicaments dans le cadre du diabète. En revanche, un volume d'activité important consacré à des patients diabétiques est associé à une meilleure prise en charge et cela pour les 6 indicateurs.
Les médecins généralistes ayant une pratique ambulatoire plus chargée en volume produisent donc des soins, vis-à-vis du diabète, de moins bonne qualité. En revanche, ceux qui voient beaucoup de diabétiques et ont donc un volume d'activité plus important dans ce domaine produisent des soins de qualité supérieure. Il faut donc mettre en place des politiques de santé ou des programmes pour aider les médecins qui ont un faible volume de patients diabétiques à améliorer la prise en charge des diabétiques.