Sommet ONU 2011

Sommet de l’ONU sur le diabète et les maladies non transmissibles en 2011 à New York

Un événement sans précédent dans l’histoire du diabète 

Pourquoi un sommet des chefs d’Etat de l’ONU sur le diabète et les maladies non transmissibles (MNT) ?

  • Parce que le diabète est reconnu aujourd’hui, chiffres à l’appui comme une épidémie mondiale et un tsunami dont les conséquences humaines, sociales et économiques sont catastrophiques…
  • Parce que c’est une menace mondiale : chaque année, il fait autant de victimes que le VIH/sida, et pèse très lourd sur les systèmes de santé et les économies de tous les pays de la planète, en particulier sur les pays à faibles revenus. Pourtant, rares sont ceux qui ont conscience de l’envergure mondiale de la menace du diabète.
  • Parce que la prévalence de la maladie diabétique est inquiétante et connaît une progression sans précédent : plus de 300 millions personnes sont concernées en 2010 et seront plus de 500 millions en 2030. Et ce sont les pays en développement qui sont et qui seront encore les plus durement touchés.
  • Parce que l’impact économique du diabète est énorme. Les dépenses mondiales en matière de santé publique, destinées à traiter et à prévenir le diabète et ses complications, s’élèvent à des centaines de milliards de dollars chaque année.
  • Parce que dans le monde entier, les dépenses en traitements augmentent plus vite que la population. Toutefois, les frais les plus importants imputables au diabète sont liés aux décès prématurés et aux handicaps générés par ses complications évitables, comme les maladies du cœur, des reins, des yeux et du pied.
  • Parce que plus de 80 % des dépenses en soins médicaux pour le diabète sont effectuées dans les économies les plus riches de la planète, alors que dans les pays les plus pauvres, où vivront bientôt 80 % des personnes atteintes de diabète, on ne débourse pas assez pour fournir ne serait-ce que les médicaments antidiabétiques bon marché qui permettraient de sauver des vies.
  • Parce que le diabète augmente plus vite dans les économies en développement que dans le monde développé, ce sont les premières qui accuseront le plus gros de la perte de croissance économique. Les opportunités économiques que les Nations unies souhaitent générer pour les pays en développement grâce aux objectifs du Millénaire pour le développement seront grandement limitées par le diabète si les traitements permettant de prévenir les complications ne sont pas utilisés.
  • Parce que si rien n’est fait, le diabète menace d’absorber les bénéfices du progrès économique dans le monde entier. Lorsqu’il s’agit du handicap, les coûts de substitution des soins et des autres facteurs pourraient tripler les chiffres déjà très élevés de l’OMS. Les budgets des gouvernements de toute la planète seront confrontés à une immense pression exercée par les soins aux personnes atteintes de diabète, se traduisant par le paiement de pensions d’invalidité, d’indemnités, de frais de services sociaux et médicaux, et de revenus. En outre, les assurances santé privées et les employeurs devront faire face aux coûts croissants du traitement de plus en plus de personnes atteintes de diabète.

Réactions de la communauté internationale face au défi du diabète et des MNT

Grâce aux efforts continus de la Fédération internationale du Diabète, de l’OMS, de la Fondation mondiale du diabète et les multiples ONG nationales et internationales, la problématique du diabète et des MNT a gagné en reconnaissance au niveau international et notamment de l’ONU. Quelques dates importantes illustrent cet effort continu :

  • Le 20 décembre 2006, l’Assemblée générale des Nations unies votait la Résolution 61/225, reconnaissant ainsi le diabète en tant que maladie chronique, invalidante et coûteuse, associée à de lourdes complications qui représentent des risques graves pour les familles, les pays et le monde entier. Elle fait du 14 novembre, date de l’actuelle Journée mondiale du diabète, une Journée des Nations unies, qui sera célébrée chaque année à compter de 2007.
  • Le vote de cette Résolution représente une grande victoire, mais ce n’est qu’un premier pas dans le combat pour enrayer l’épidémie de diabète et sauver des millions de vies humaines. Les Nations unies ont signé leur engagement en soutenant la Journée mondiale du diabète et en encourageant les nations à agir sans tarder.
  • La résolution invite tous les États membres, les organisations onusiennes concernées ainsi que la société civile à fêter la Journée mondiale du diabète le 14 novembre, afin de sensibiliser l’opinion publique à la prévention et à la prise en charge du diabète par le biais de l’éducation et des médias.
  • Enfin on remarquera que la Résolution 64/265 du 13 mai 2010 fixe l’ordre du jour mondial du prochain combat contre la pandémie de diabète en encourageant toutes les nations à élaborer des politiques nationales de prévention, de soins et de traitement du diabète. Elle demande aux nations de s’exécuter dans le souci du développement durable de leurs systèmes de soins de santé, en tenant compte des objectifs de développement internationalement reconnus, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.

Aussi, l’élaboration de politiques nationales de prévention du diabète engendrera nombre de défis, notamment la nécessité de mieux comprendre les facteurs sociétaux et environnementaux qui régissent ce que l’on a qualifié d’épidémie du 21ème siècle. Pour ce faire, il faudra évaluer scientifiquement les choix de style de vie et les changements dans l’environnement qui ne dépendent pas des personnes sur le plan individuel. Il faudra sensibiliser davantage l’opinion à la prévention du diabète de type 2, la lutte contre l’obésité et à la responsabilité des personnes et des familles quant à leur choix de style de vie.

De même qu’il conviendra de mettre au point des stratégies permettant de venir à bout des changements négatifs apportés à l’environnement et qui sous-tendent la pandémie. Ces stratégies exigeront des actions de l’ensemble des gouvernements et non uniquement des structures et agences responsables des soins de santé.

Ainsi, dans le cadre des préparatifs pour l’organisation du sommet des Nations Unis sur les MNT et le diabète prévu à New York en septembre 2011, le Forum des leaders du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord s’est tenu à Dubaï du 12 au 13 décembre 2010.

Ce forum a réuni des experts et des spécialistes du diabète de la région Moyen Orient et d’Afrique du Nord, en présence de hauts responsables de la Fédération internationale du diabète, la Fondation mondiale du diabète, l’OMS, la Banque mondiale, les responsables des laboratoires Novo-Nordisk, les responsables de la santé des Emirats Arabes Unis et d’importantes personnalités du monde médical, politique, économique, associatif et des médias du monde entier.

Les débats en séances plénières, suivis de panels de discussion puis en ateliers et animés par des vedettes de la télévision et des journalistes, ont porté sur la pandémie du diabète et sa progression rapide dans le monde et tout particulièrement dans la région du Moyen Orient et d’Afrique du Nord. La gravité de la situation, la morbi-mortalité de la maladie et le coût élevé du traitement et tout particulièrement des complications expliquent l’importance et la nécessité de l’engagement des politiques au plus haut niveau pour mettre en œuvre des stratégies intégrées de prévention, de dépistage précoce et d’amélioration de la qualité des soins du diabète et des maladie de la nutrition. Le rôle de l’industrie alimentaire, éminemment présent est également développé et doit contribuer à l’amélioration du style de vie et la lutte contre l’obésité. De même qu’un partenariat public-privé doit être renforcé pour combattre efficacement ce fléau médico-social et mondial. Enfin, une déclaration émanant du forum, appelée "Déclaration de Dubaï sur le diabète" est élaborée, elle est adressée aux ministres de la santé dans les différents pays de la région pour avis avant son adoption définitive.

A la réunion de Dubaï, une importante délégation marocaine, composée d’experts du diabète, du représentant du Ministère de la santé, d’un parlementaire et de journalistes a participé activement aux travaux du forum et aux ateliers de travail consacrés à la problématique du diabète et aux solutions intégrées qu’il faut mettre en œuvre.

En tant que membre de la délégation, je suis intervenu au panel de discussion sur l’amélioration de la qualité de la prise en charge du diabète en soulignant les efforts déployés par le Maroc et le Ministère de la Santé et en développant les mesures à prendre pour mettre en place l’approche multidisciplinaire dans le traitement du diabète aussi bien au stade de la prévention primaire que secondaire ou tertiaire. Par ailleurs, l’ensemble des membres de la délégation marocaine a participé à l’atelier pour l’élaboration de projets aussi bien en matière de dépistage du diabète que celui du renforcement du nombre des centres de références du traitement du diabète et de l’amélioration des prestations fournies à travers le territoire national.

D’éminentes personnalités telles Mr Bill Clinton ancien Président des Etats Unis, le Prince Héritier du Danemark, le Président de la Fédération internationale du diabète, le Président de la Fondation mondiale du diabète, les représentants de l’OMS, de la banque mondiale et les responsables de la santé des Emirats Arabes Unis ont enrichi la discussion et rehaussé le niveau des débats.

Au sommet de l’ONU en septembre 2011, le Maroc a été représentée par une importante délégation, présidée par son Altesse Royale la Princesse Lalla Selma qui a participé aux débats et a souligné les efforts du Maroc dans la lutte contre les maladies non transmissibles en général et le cancer en particulier.

Aussi et devant l’épidémie galopante du diabète, les efforts de lutte à l’échelle planétaire et après le sommet l’ONU en septembre 2011, il est essentiel que le Maroc, comme il a toujours su le faire dans différents domaines, s’implique fortement dans cette dynamique sans précédent et participe activement à sa mise en œuvre à travers une approche concertée et multidisciplinaire engageant l’ensemble du gouvernement marocain, les partis politiques, les professionnels de la santé, le monde associatif, la société civile et les médias.

La Ligue Marocaine de Lutte contre le Diabète, membre de Fédération Internationale du Diabète, œuvrera dans cet effort national, régional et international pour la lutte contre le diabète et les maladies non transmissibles.
Unissons donc nos efforts et soyons ensemble pour relever le défi et réussir le pari…

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