Glitazones, gliptines et diabète
Glitazones et gliptines passées à la loupe
Diabetes treatments and risk of amputation, blindness, severe kidney failure, hyperglycaemia, and hypoglycaemia: open cohort study in primary care. Julia Hippisley-Cox
BMJ 2016;352:i1450
L'utilisation des glitazones et des gliptines dans le traitement du diabète de type 2 est associée à des risques et des bénéfices que des chercheurs anglais ont décrits dans une étude parue dans le BMJ. Ils ont analysé les risques d'amputation, de cécité, d'insuffisance rénale sévère, d'hypo et d'hyperglycémie chez les patients par rapport à d'autres traitements antidiabétiques.
Moins d'hyperglycémies chez les patients sous metformine et gliptines ou glitazones versus metformine seule. Et plus d'hypoglycémies chez les patients sous trithérapie : metformine, sulfamides hypoglycémiants et gliptines ou glitazones, que chez ceux prenant seulement de la metformine. Voilà deux enseignements d'une étude parue dans le BMJ sur les stratégies thérapeutiques utilisées dans la prise en charge du diabète de type 2.
Les auteurs voulaient en effet évaluer les risques d'amputation, de cécité, d'insuffisance rénale sévère, d'hyper et d'hypoglycémies chez les patients traités, en particulier chez les utilisateurs de glitazones et de gliptines. Au total 469.688 patients anglais suivis en soins primaires et âgés de 25 à 84 ans ont participé. Parmi eux, respectivement 4.5% et 6.9% avaient pris des glitazones ou des gliptines pendant le suivi.
Les auteurs montrent, entre autres, que le risque de cécité est moindre chez les utilisateurs de glitazones par rapport à ceux qui n'ont pas pris ces médicaments avec un risque relatif diminué de 29%. Par contre, le risque d'hypoglycémie est, lui, augmenté de 22%. En comparaison, les utilisateurs de gliptines ont moins de risque de faire une hypoglycémie (RR diminué de 14%).
En outre, la proportion de patients sous glitazones ou gliptines en monothérapie était faible chez ces patients, mais le risque d'insuffisance rénale sévère était alors accru versus un traitement par metformine en monothérapie. Bien d'autres conclusions permettant d'aiguiller dans le choix des traitements y sont disponibles.